Il en faut peu pour être haineux [Ace, Yoru]

-Dis, c’est pas toi par hasard qui m’a dit d’aller bouffer des noisettes, pendant la récréation ?
-Ouais, pourquoi ? Ça te pose un problème, minus ?
-Exactement, un aussi gros que toi, bouboule.
-Tu sais que j’pourrais te casser la gueule si tu continu à me faire chier ?
-Tu sais que j’pourrais te les bouffer, tes noisettes, si tu m’files pas ton fric pour t’excuser ?

Midi six, c’était la fin de la matinée. Dans les couloirs et les escaliers, c’était la cohue. Les élèves gagnaient dans un désordre et un vacarme total le rez-de-chaussée afin de se rendre aussi vite que possible au réfectoire. Mais Nitro, lui, n’avait aucune envi de manger. Il avait mieux à faire : régler ses comptes avec un grand con qui lui avait manqué de respect pendant la pause de dix heures. Il était parvenu à retrouver l’élève en question à la sortie du bâtiment principal et l’avait accosté avec une franche froideur. Le castor, car il s’agissait d’un castor, ne savait visiblement pas à qui il avait à faire. Hors de question pour lui de se laisser marcher sur les pieds par un gringalet d’écureuil.

-Incroyable ! J’me fais requêter par un nain de jardin ! fit-il en étant partagé par l’énervement et l’amusement. Vas-y grande gueule, essaye un peu pour voir ! ajouta-t-il en bousculant l’importun et en serrant les poings.
-C’est si gentiment demandé.

Ce fut le départ de l’inévitable bagarre. Celle-ci fut aussi courte que violente. Le castor chercha à boxer, ce qu’il savait faire plutôt bien dit en passant, mais il fut douloureusement surprit par le manque de principes de son adversaire. En effet, l’écureuil n’avait que faire de se battre « à la loyal ». Après avoir esquivé un dangereux direct du gauche, il envoya son pied dans l’entre-jambes du castor qui exprima bruyamment ce qu’il en ressentit. Comment ne pas baisser sa garde en pareille situation ? Nitro en profita pour attendre d’un poing puis de l’autre le museau du malheureux. Puis il conclut le rapide enchainement par un coup de genoux porté en plaine poitrine. Le souffle coupé et totalement prit au dépourvut par la disproportion de l’assaut subit, le castor recula. Le voilà dos au mur. Nitro, en un éclair, fut de nouveau sur lui, une lueur d’excitation brillant dans son regard. Il agrippa la gorge du castor et y enfonça légèrement ses griffes pour s’assurer une prise optimale. Ensuite, il s’exprima de nouveau.

-Alors, bouboule, tu me prends un peu plus au sérieux ?
-Hé ! Vous deux ! Défoulez-vous en cours de gym, pas ici, ok ?

C’était un surveillant. Le ton de sa voix laissait deviner qu’il n’avait pas bien vu ce qui venait de se passer. Sinon il se serait exprimé avec bien plus de sévérité. De plus, il se serait vite approché pour séparer le duo d’opposants. Or, là, il restait à sa place. Comment lui en vouloir ? Il y avait tant d’autres élèves entre lui et les deux rongeurs. Nitro le comprit immédiatement et il sut presque aussitôt comment il allait réagir. Il avait l’esprit vif pour ce genre de choses. Sans relâcher son étreinte, car il savait qu’il disposait encore d’une dizaine de secondes avant d’être à nouveau rappelé à l’ordre, il foudroya du regard celui qui allait devenir sa victime.

-On va aller ensemble régler nos comptes un peu plus loin, ok ? Il poursuivit ensuite en rapprochant son visage de celui du castor et en parlant plus bas mais aussi de façon bien plus menaçante. Ho, bien sûr, tu peux toujours aller cafarder au pion mais ça, je te le ferais payer cher, bien plus cher qu’une simple insulte. Comprit ?!

Toujours sur le coup de la surprise et, il fallait bien l’avouer, aussi de la peur, le castor acquiesça d’un signe de tête. Alors l’écureuil enleva ses mains et se recula de quelques pas afin de faire croire au surveillant que tout allait bien. Celui-ci n’avait évidemment rien entendu à cause du bruit.

-Allez, marche arrière. On retourne à l’intérieur. Tu passe devant, je te suis.

Le castor obéit. Nitro supposait que cela ne durerait pas. Le courage finit toujours par revenir enfin, au début tout du moins. Mais ça faisait partit du jeu. Oui, ce n’était qu’un jeu, un formidable et excitant jeu ! De retour dans le bâtiment, l’écureuil guida le malheureux vers les sous-sols. Il était peut-être nouveau mais il ne lui avait fallut pas plus d’un jour pour comprendre où aller quand on voulait cogner tranquillement. C’est ainsi que les deux rongeurs s’engagèrent dans les sombres escaliers…

HJ- A Ace, puis à Yoru. Contrairement au surveillant, vos personnages peuvent très bien avoir tout vu. Peut-être même ont-ils entendu la discussion mais y’a quand même pas mal de bruit. -HJ

*Beurk il est dégueulasse ce sandwiche, j'aurais jamais dû le prendre finalement. Pourquoi n'ai-je pas opté pour un bon kebab dans le centre-ville ?*

Ace jeta son déjeuner dans une poubelle à sa droite, il venait juste d'entrer dans son nouveau lycée et devait maintenant voir l'administration pour régler tous les problèmes qui pouvaient encore se poser, d'ailleurs c'était l'occasion de demander l'uniforme qui semblait de rigueur ici tout le monde le portaient. Le renard étant habillé comme d'habitude les lycéens le dévisageaient, mais pour quelle raison précise ? Le fait qu'il soit nouveau ou parce que son habillement n'était pas des plus courants ? Sans doute un peu des deux, cependant le renard n'y prêta guère attention et poursuivit son chemin vers ce qui s'apparentait au bâtiment principal, l'intendance et tout ce qui va avec devait s'y trouver normalement. Après quelque minute de marche il poussa une des portes et entra à l'intérieur.

*Oh chier ! C'est immense ce truc. Comment je vais m'y retrouver moi ?*

Pas de panneau marqué « Pour l'intendance, aidez-vous des flèches. » avec les indications approprié pour les nouveaux élèves, il ne fallait pas rêver. Le Première chercha alors un surveillant ou une toute autre personne pouvant indiquer son chemin.

(mal)Heureusement, il aperçut un pion passant par là, il l'interpella.

« -He vous là. Pourriez-vous me dire où ça se trouve l'intendance ? Suis nouveau alors je préfère demander. »

« Ah, un nouveau, il pointa alors son doigt vers un couloir à sa droite, suivez ce chemin puis tout au bout heu... tournez à droite, euh non à gauche, oui c'est bien ça à gauche »

Il ne semblait pas très sur de lui ce gars, mais il venait d'indiquer où aller. Enfin, c'est ce que le renard cru...

« Ok, merci »

Il s'engouffra dans le dit couloir. Dans celui-ci plusieurs élèves faisait un va et vient incessant, dont lui-même y participait en le parcourant. Des portes à droite, à gauche. Arrivé au bout, il bifurqua à gauche et passé quelque minute il dut se rendre à l'évidence.

*Wouah, même le surveillant connaît pas totalement l'établissement*

Génial, c'était comme au Monopoly, il venait de revenir à la case départ. D'habitude c'est une bonne nouvelle on gagne 40000 francs si on tombe direct dedans, très utile vu le prix de la rue de la Paix à une case près, enfin ça dépend de la version que vous avez, les plus récentes sont en Euros, même si ça fait déjà un ptit bout de temps que la monnaie a changé. Y'en avait même qui furent édité en Dollar *__*, mais vu le coup qu'il s'est prix, cette version fut rapidement abandonnée. De toute façon, vous vous en fichez sûrement, votre trip c'est sans doute le Cluedo : ''Le Colonel Moutarde avec le Chandelier dans le Salon''. Fin non, il y avait eu aussi une réédition y'a pas longtemps, très mauvaise au passage, on perdait tout l'esprit du jeu ! Comme si mademoiselle Rose avait fait un passage dans des films x -_-'' !
...
Bref, il était revenu à l'entrée du bâtiment. Entre temps, une sonnerie c'était faîtes entendre et la majorité des habitués du lieu partaient manger au réfectoire. Seulement deux hybrides se battaient dehors, le renard sortit alors pour en observer la résolution à une certaine distance, il n'entendait rien, mais voyait tout. Il n'avait que ça à faire, à cette heure toute l'administration devait manger alors autant passer son temps à regarder ces deux gars régler leur compte. L'écureuil utilisa une manière basse, un bon coup dans l'entre jambe et mis un autre dans son ventre assez rapidement. Son adversaire n'avait apparemment absolument rien compris de ce qui venait de se prendre. Le plus petit des rongeurs s'expliqua avant et après qu'un surveillant les interpella pour les remettre à l'ordre. Le renard n'était pas un délateur dans ce genre de situation, il n'allait voir les autorités supérieures que si cela allait trop loin, mais là aucune raison de se bouger.

*Hmm, mais y vont où la ?*

Ils se dirigèrent vers ce qui s'apparentait à un sous-sol. Ace ne connaissait pas les règles de cet établissement, cet endroit devait être interdit aux simples élèves et les deux rongeurs souhaitaient prolonger ce qu'ils avaient commencé.

*J'le sens pas ce coup, je vais les suivre en bas, je ne vais pas me cacher, je rappliquerais un pion que si ça dégénère cette histoire. Pas envie que l'on me qualifie de cafteur avant même le début des cours... *

Il descendit donc les marches derrières eux, pas collé à moins d'un mètre cependant ils n'avaient qu'à se retourner pour le voir.

-HJ- Je vous l'avais dit que je posterais aujourd'hui *crève*. Sinon, j'espère que mon post conviendra ^o^ -HJ-

Rien n’était a sa place, et ça ca l’énervait. Un gamin s’était amusé à lui voler ses affaires de cours. Heureux sont les simples d’esprit… Alors comme ca, ca amuse des lycéens de voler des cahiers de notes et des feuilles de contrôle a d’autres élève. La mentalité de des élèves de ce lycée n’était pas la même que celle des autres, ils étaient bien plus stupides… Yoru était consterné par tant de stupidité de la part de ceux qu’il devait appeler « camarades de classe ». S’il devait faire quelque chose pour ces cloportes, ca serait de les écraser, les torturer, les démembrer, les exploser, les mutiler, les faire souffrir…

*Il serait si facile de tous les éliminer… Laisse donc ta rage prendre le dessus et tue les tous !!*

Non il ne devait pas ! S’il se laissait emporter, une partie de son plan allait tomber à l’eau et c’était la dernière chose qu’il voulait. Calme, cool, zen… Cette envie de meurtre ne passait pas, il n’arrivait pas a se calmer. Il prit un bonbon de sa poche et commença à le déguster. La vanille lui coulait sous la langue le laissant en transe pendant quelques instants. C’était un des moments sacrés qu’il préférait, la pause casse croute bonbon. Une pause courte mais indispensable pour le bon fonctionnement de son cerveau.

-"Cool, zen. Ca va mieux… "

Il lui arrivait souvent de parler seul, quelques fois il tentait de dialoguer avec les voix qu’il entendait, en vain. Il y eu finalement un événement qui mit fin a sa dégustation, un événement fort intéressant : une bagarre. Beaucoup d’élèves ne regardait pas les deux hybrides, ne les voyant tout simplement pas ou tentant de ne pas les regarder pour éviter qu’un des deux ne se jette sur eux. Le premier hybride, un castor, se mit en position de boxe, pas très futé et tenta un crochet du gauche que l’hybride écureuil esquiva sans problème. Celui l’avait l’air d’avoir plus d’expérience que son adversaire. L’écureuil enchaina entre avec un coup… dans l’entre jambe. C’était tellement facile à prévoir, un endroit bien sensible pour un boxeur qui ne s’occupe que de protéger son visage. L’écureuil enchaina deux coups de poing dans le museau du castor. Le perdant fut projeté contre le mur puis commença à se faire étrangler par l’écureuil.

*Il prend cher celui la…*

Un pion vint finalement prévenir les deux hybrides d’arrêter leurs enfantillages, n’ayant pas vu la scène. Yoru le savait déjà mais il se répéta que les gens étaient tous des débiles profonds. Il eu d’ailleurs l’occasion d’entendre quelques bribes de la petite conversation des deux bagarreurs.

-On va aller ensemble régler nos comptes un peu plus loin, ok ?

Yoru se mit à ricaner. Un petit règlement de compte dans un endroit isolé… Les deux personnages devenaient de plus en plus intéressants aux yeux du renard. Le castor prit la tête du binôme en direction du sous sol. Un endroit peu fréquentable et interdit aux élèves, l’endroit parfait. Il suivit discrètement les deux roublards qui s’engouffraient dans le lieu sombre. Cependant ils ne furent pas les seuls non plus à entrer dans les sous sol. Un renard ne portant pas l’uniforme du lycée les suivit de quelques mètres. Il avait dût lui aussi avoir observé la scène. La curiosité était certes un mauvais défaut mais il est tellement plus amusant de prendre des risques. Descendre avec eux dans les escaliers était finalement une bonne idée, il allait non seulement assister a un spectacle amusant mais il pourrait peut être également participé afin de se laisser aller a ses tendances quelques peu violentes et sanguinaires. Yoru entra finalement après le renard, laissant plusieurs mètres de distances avec le groupe. De plus les sous sols sont des endroits sombre, s’il devait utiliser ses pouvoirs il aurait un net avantage. Cette situation lui donnait un avantage sur tous les points. Le jeu pouvait enfin commencer.

L’écureuil était suivit par un renard qui lui-même était suivit par un autre renard. Mais l’écureuil ne s’en rendit pas compte. Toute son attention se portait sur le castor qui le devançait. Ce dernier allait se reprendre, c’était probable, c’était préférable aussi. Le jeu n’en serait que plus distrayant. Quoi de mieux qu’une victime qui se débat ? La souris doit bien courir pour exciter le chat.

Progressant dans le couloir baigné de pénombre, le castor reconstituait mentalement les événements qui venaient de lui arriver. La colère ne tarda pas à l’habiter. Lui, se faire commenter par un minus ? C’était honteux, humiliant, insupportable ! Il devait reprendre la situation en main. Mais le petit teigneux semblait savoir se battre. Il n’y était pas allé de main morte. D’ailleurs le castor avait encore mal. Une larme perlait au coin d’un de ses yeux.

* J’ai été prit pas surprise, * se dit-il. * Je n’étais pas prêt. Mais il me piégera pas deux fois. *

-A gauche !

En entendant de nouveau la voix de l’écureuil, le castor faillit se retourner pour frapper aussi vite et aussi fort qu’il en était capable. Il avait déjà serré les poings. Mais il préféra continuer à obéir. C’était à lui de tendre un piège. Il allait laver son honneur d’une façon exemplaire.

A gauche, il y avait une porte. Le castor l’ouvrit. Face à lui apparut une pièce assez grande et tout aussi sombre que le couloir. C’était un débarrât. Entre les piliers disposés à distance régulière s’entassaient des caisses et des cartons. On avait laissé libre des passages plus ou moins large pour pouvoir aisément circuler dans cet endroit encombré. Les mures, eux, accueillaient de longues et hautes étagèrent sur lesquelles s’alignaient d’autres cartons, d’autres boites. Cette salle était le royaume idéal du cache-cache. S’y battre, en revanche, n’était pas forcément évident. Tant pis, il faudrait s’adapter.

Le castor fit quelques pas dans la pièce. Il aperçut, posé sur un gros carton scotché, une boite cabossée dont le couvercle mal ajusté laissait apparaitre des outils de bricolage.

* Voilà de quoi s’armer. *

Sur cette pensée, le castor se jeta sur la boite, l’ouvrit et en sortit un marteau. Puis il se retourna, prêt à la bagarre.

-P’tit enculé ! Tu va…

* Merde ! Où il est ? *

Le castor regarda autour de lui. Nitro avait disparu. Mais ce dernier ne tarda pas à se manifester. Sa voix joyeuse s’éleva plus loin, derrière une pile de carton.

-T’as été long, bouboule ! Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais !

Le petit rongeur, en entrant dans la pièce, avait cessé de suivre sa proie. Il s’était éloigné. A présent, il déposa son sac à dos qui lui servait de cartable et reprit.

-Allez, vient, vient me voir ! Vient te venger ! Vient cogner !

Puis il éclata de rire, un rire un peu étrange. Il portait en lui quelque chose de dérangeant, de malsain.

-C’est si gentiment demandé ! répondit le castor, bien décidé à ne plus se dégonfler.
-Ho, tu me pique mes répliques ? Vile vilain voleur !

Marteau en main, le castor s’avança vers Nitro, toujours invisible derrière les caisses. Ce dernier, en deux bonds d’une remarquable légèreté, se retrouva perché sur une pile de cartons.

-Je te vois ! Mais, ho, un marteau ? Génial ! Tu monte dans mol estime !
-Tu riras moins quand je vais te le foutre au travers de la gueule !

Oui, c’était certains, les deux rongeurs n’allaient pas se faire de cadeau surtout que le castor n’était mine de rien pas un poltron.

-HJ- Punaise, dire que c'est une musique de film qui m'a donné de l'inspiration pour faire ce post, j'ai eu un de ces blancs. Je m'excuse du retard. -HJ-

Bon, le voilà finalement en bas, dans les sous-sols. Première remarque c'est qu'il faisait sombre, une lampe de poche aurait été la bienvenue, mais Ace ferait avec ce qu'il avait, c'est-à-dire rien. De toute façon, quel lycéen normal se baladerait en permanence avec une lampe de poche ? Le résultat devait avoisiner les zéro.

Bref, s'il voulait suivre la suite des évènements et intervenir si besoin est, le renard devait continuer à avancer et suivre les deux rongeurs qui souhaitaient prolonger leur rixe ici, au final si le surveillant n'avait pas intervenu, cela ce serait sans-doute terminé plus simplement à la surface qu'ici. En attendant l'écureuil qui guidait le castor avait demandé à ce dernier de tourner vers la gauche, ce qu'il fit sans protester encore abattu par l'humiliation subis. Le pauvre, humilié si rapidement, il devait se sentir mal. Il ne devait plus penser qu'à sa vengeance personnelle. Bref, Ace marcha tranquillement à la porte et rejoignit la salle maintenant fréquenté par trois personnes. Plusieurs cartons parsemaient la salle et c'est de là que le castor avait sortit une arme. Un marteau, très original comme choix mais s'il comptait l'utiliser les dégâts risquaient d'être grand, voir démesuré pour la situation. Le renard en était persuadé, le plus grand des deux rongeurs était aveuglé par son désir de vengeance, certes il y avait de quoi, mais pas à ce point. Puis, une voix se fit entendre, Ace, qui était maintenant adossé au mur à la gauche de la porte ne savait pas d'où elle émanait. Sans doute de derrière un empilement de cartons. Il provoquait l'autre élève, qui lui, le cherchait, jusqu'au moment ou l'écureuil apparut au-dessus d'une des pilles de la pièce.

« C'est pas mes oignons, mais je vous conseillerais de stopper tout ça maintenant. Je comprends que vous ayez envie d'en découdre amicalement, qui n'en a pas eu l'envie une fois dans sa vie, le truc c'est que j'ai la mauvaise impression que ça va déraper. »

Il cassait leur conversation et la dynamique cependant il exprimait ses pensées. Maintenant qu'il était là, autant ne pas faire de la figuration et rester.

-HJ- Court mais j'attends la suite des évènements en fait. -HJ-

Désormais, il avait perdu les deux bagarreurs de vue mais il avait néanmoins un autre repère, Ace. Bien que l’utilité du renard soit évidant, en effet il ne se ferait pas remarquer par les deux rongeurs, il aurait très bien put les suivre sans problème. Grâce a son pelage sombre et a l'obscurité des sous-sols, il passait facilement inapercue. Les couloirs longs et étroits furent rapidement abandonnés lorsque les deux rongeurs trouvèrent une salle. Une fois dedans, le castor ne prit pas son temps pour aller chercher un objet dans une boite non loin de lui. Il en sortit un marteau et s’attaqua à l’écureuil.

-P’tit enculé ! Tu va…

Malheureusement pour lui, sa cible avait disparu de son champ de vision. Bien qu’il ait beaucoup de courage, il n’en reste pas moins quelqu'un d’inexpérimenté qui se cachait derrières des armes. Il faut dire Yoru n’était pas non plus un très grand combattant, mais il avait de solides bases et pas mal de réserves.

-T’as été long, bouboule ! Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais !

Décidemment, l’écureuil en question aimait narguer son adversaire et ne semblait pas du tout effrayé que son adversaire ait une arme, au contraire, ca semblait l’amuser.

-Allez, vient, vient me voir ! Vient te venger ! Vient cogner !

Il se mit soudain à rire. Un rire vraiment bizarre. Yoru s’approcha un peu afin de mieux voir mais pas trop pour ne pas éveiller l’attention du renard devant lui.

-C’est si gentiment demandé !

-Ho, tu me pique mes répliques ? Vile vilain voleur !

C’était le parfait amour entre ces deux la. Le duel commença alors. Le castor s’avança vers l’autre rongeur et tenta un coup avec son arme. Celui-ci évita le coup et se retrouva sur une pile de cartons. Visiblement l’écureuil se sentait supérieur à son adversaire et n’hésitait pas à le narguer et à attiser sa colère. Il ferait mieux de se battre au lieu de parler.

-*Le gamin en noir est plutôt doué, j’ai hâte de voir ce qu’il va se passer.

-*L’issue du combat ne fait aucun doute mais autant rester, récolter des informations sur eux peut être fort utile.*

-*J’y pense, laisse-moi sortir un peu ! J’ai bien envie de me dérouiller avec ces deux la !*

L’alter égo de Yoru s’attaqua directement a son esprit afin de s’approprier son corps pour un court laps de temps mais il s’y refusait, c’étais pas le moment de jouer ! Yoru résistais à son emprise du mieux qu’il pouvait jusqu'à ce qu’il décide d’abandonner.

-*Pas question ! Je te laisserai sortir que si les événements m’échappent et qu’une lutte semble inévitable…*

L’esprit se tut. Il devait surement être furieux mais il savait que son heure approchait à grand pas, ce n’était qu’une question de temps pour qu’il aille se défouler. C’est alors que le renard a coté de Yoru se mit à parler ouvertement aux deux combattants. Yoru se dépêcha de se cacher derrière une caisse avant qu’on ne s’aperçoive de sa présence.

-C'est pas mes oignons, mais je vous conseillerais de stopper tout ça maintenant. Je comprends que vous ayez envie d'en découdre amicalement, qui n'en a pas eu l'envie une fois dans sa vie, le truc c'est que j'ai la mauvaise impression que ça va déraper.

Découdre amicalement décidemment ce type n’avait rien compris. Ca se voyait à leurs provocations et a leurs manières de se battre qu’il n’y avait rien d’amical. Un ami ne voudrait jamais son pote avec marteau mais pour déconner. Pour Yoru c’était une évidence mais apparemment pas pour tout le monde.

Le moment était venu de passer à l’offensive. Nitro en jubilait d’avance. Il allait montrer à ce castor idiot qui était le mètre ici ! Oui, ça allait faire mal, très mal ! Et pas uniquement physiquement. Déchirer la fierté était aussi amusant que de déchirer la chair. Occire le courage était bien plus utile que d’occire tout court. Bref, c’était l’heure du jeu !

Enfin, c’est ce que croyait l’écureuil car un événement imprévu perturba son plan. Il y avait quelqu’un d’autre ici ! Et quelqu'un qui réprouvait la violence en plus ! Merde alors ! Même dans les sous-sols, on ne pouvait pas être tranquille ! Zut, zut et re zut ! Grrrr !!! Nitro fulmina. Il se tourna vers l’importun. C’était un renard visiblement jeune, assez pour être un élève, mais il ne portait pas l’uniforme. Alors c’était sans doute un pion. Peu importait en fait.

-Toi, ta gueule ! fit le castor avant que l’écureuil ne s’exprime.

Celui-ci en fut surprit. C’était ce qu’il avait faillit dire sur l’instant et cela lui donna une idée.

-Déraper tu dis ? Oui, c’est possible.

Sa voix était malicieuse et aussi quelque peu malsaine. D’un bond agile, il se retrouva sur un autre tas de caisses. Il réitéra cette action pour s’approcher d’Ace tout en gardant tout de même une petite distance de sécurité. On n’était jamais assez prudent.

-Dit, Mr Castor, c’est dommage, on ne va pas pouvoir se foutre sur la gueule à cause d’un rabat-joie. Moi, j’ai presque envie d’apprendre à c’t’abrutit à s’occuper de ses affaires !
-Laisse-moi réfléchir, Mr Noisette… ouais, c’est une bonne idée. Ça m’étonne de toi.

Bingo ! Le castor était vraiment un crétin fini ! Il allait œuvrer pour sa propre chute car, évidemment, quand le renard serait « dressé » comme il ce doit, Nitro pourrait reprendre son plan initial là où il en était. En attendant, le castor s’approchait lui aussi d’Ace, marteau en main. L’écureuil retourna au sol en se payant le luxe d’exécuter un salto juste pour impressionner. Sa nouvelle position lui permettait de bloquer la porte de la pièce évitant ainsi une fuite qui ne manquerait pas d’être embarrassante.

-Dis Mr Goupil, tu préfère un séjour à l’infirmerie pour fractures multiples ou une ballade à poil au milieu de la cour ? Ou les deux peut-être.

Cela ressemblait à une menace en l’air mais le dérangé rongeur était tout à fait capable de la mettre à exécution. Il avait fait bien pire dans son ancien lycée.