Pris la main dans le sac [réservé]

Les cours étaient finis pour aujourd'hui, les élèves prenaient leur marque à l'internat. Les autres étaient rentrés chez eux. Kyliam en profitait pour prendre un peu l'air. C'était si agréable de se promener dans le parc à cette heure alors qu'il n'y avait plus personne. Elle revenait tranquillement vers les dortoirs. Juste pour s'assurer que tout se passait bien, puis elle rentrerait à son appartement. Pas très loin. Dans l'enceinte même de l'établissement, elle devait être présente au moindre problème. D'ordinaire, il ne se passait pas grand-chose la nuit. Ni même le soir. Pourtant histoire de commencer correctement sa soirée un incident se déroulait devant ses yeux. Elle avait été surprise de trouver, appuyée contre la façade du bâtiment des filles, une échelle. Plus soucieuse que curieuse de ce qu'il se passait l'échidné s'approcha sans faire de bruit. Elle n'eut pas longtemps à attendre pour voir sortir de la fenêtre de l'étage un jeune homme brun, une casquette vissée sur le crâne portant des vêtements du plus mauvais goût. Le jeune lycéen, un humain qui devait faire deux fois sa taille, ne semblait pas l'avoir remarquée. La nuit tombait, les ombres s'étiraient et pour une fois, elle était vêtue de couleurs sombres cachant son pelage albinos. Par contre, il aurait dû remarquer les deux pupilles rubis qui luisaient de colère.

"- Faudra que je pense à remercier Flake, tiens. En attendant on va pouvoir se rincer l'oeil, entre les vestiaires et les douches de chaque chambre... Ho hoooo, j'aime cette école, j'aime cette école !
- Je suis certaine que tu l'aimeras encore plus d'ici une dizaine de minutes cette école, lorsque tu seras dans mon bureau, Jeune Homme."

L'albinos s'approcha de Donf, lui prit sa cigarette de la bouche et la réduisit en cendre avant d'attraper le jeune humain par l'oreille et de le tirer vers le bâtiment principal.

"Nous allons avoir une petite discussion tous les deux. D'abord pourquoi tu sors de l'internat des filles par la fenêtre. Ensuite comment tu vas te "rincer l'œil" avec la tonne de travail que tu vas avoir en plus. "

L'échidné n'avait aucun mal à tirer Donf, la force de sa race lui donnait un sérieux avantage. Elle l'emmena directement dans son bureau. Elle ne lâcha le jeune homme qu'un fois devant la porte pour l'ouvrir. Elle s'effaça pour laisser entrer l'adolescent et lui désigna une chaise vide juste en face de son bureau. D'ailleurs contrairement à ce qu'on aurait pu croire celui-ci n'était pas vide.

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Donf se dépêchait de s'éloigner, fier de son forfait.

"- Faudra que je pense à remercier Flake, tiens. En attendant on va pouvoir se rincer l'oeil, entre les vestiaires et les douches de chaque chambre... Ho hoooo, j'aime cette école, j'aime cette école !"

Dit-il en imaginant à l'avance les images qu'ils allaient pouvoir épier depuis leur base secrète, lui et ses compagnons ninjas. Quand tout à coup...

"- Je suis certaine que tu l'aimeras encore plus d'ici une dizaine de minute cette école, lorsque tu seras dans mon bureau, Jeune Homme.
- WAH !"

Donf en lâcha son échelle qui s'étala dans l'herbe rase avec un bruit sourd. Il venait de reculer de plusieurs pas en arrière, le coeur battant, surpris dans son méfait. Le jeune homme dévisagea avec difficulté l'hybride qui lui faisait face, plus petite que lui. Elle ne semblait plus très jeune.

"- Ohé, grand-mère, c'est pas moi le plus cardiaque de nous deux, mais me fout pas une peur pareille... Tu parlais d'un bureau, celui des retraités je présume ?"

L'ironie n'était pas mordante. Donf était juste un peu... Stupide. Quand il le voulait. Ou quand il ne le faisait pas exprès. Et cette fois, son manque de rigueur lui coûta cher. L'hybride s'approcha à grands pas de lui, lui retira la cigarette de la bouche avant de l'écraser par terre, puis le prit par l'oreille et se mit à le tirer derrière elle pour l'emmener de force.

"- Aïe ! Aïe aïe aïe ! Arrêtez enfin, j'suis trop jeune pour vous !
- Nous allons avoir une petite discussion tous les deux. D'abord pourquoi tu sorts de l'internat des filles par la fenêtre. Ensuite comment tu vas te "rincer l'œil" avec la tonne de travail que tu vas avoir en plus. "
- Haa... Nan... Vous êtes pas... Han, chiottes, la poisse !..."

Et effectivement, les soupçons du jeune homme se confirmèrent quand l'hybride daigna lui relâcher l'oreille pour ouvrir la porte de son bureau. Sur celui-ci, placardé à même-le bois, la petite enseigne "CPE" gribouillé en gothique penché à caractères noirs ne lui laissa plus aucune chance de s'en tirer.

"- Nom d'un stylo bic vert... Si j'en tire mon compte dans c't'affaire, ma réputation est faîte ! La cible a l'air vieille, je pourrais essayer le côté sensible... Jouer mon gentil garçon qui s'en veut d'avoir fait quelque chose de méchant... Mh... On bien je la ligote et j'appelle mes deux frangins... C'est risqué ça, elle pourrait me mordre, si son dentier est encore en bon état... Mmh..."

Ainsi réfléchissait le jeune homme en son for intérieur tandis qu'il entrait dans le bureau.

Il était dommage de voir à quel point les jeunes pouvaient passer à côté de bonnes occasions, de nos jours. Ceux qui avaient mis au point ces petits bijoux de technologie auraient mieux fait de déposer un brevet. Comme ça, ils auraient peut-être pu mettre leurs études de côté, ou du moins, en faire de courtes. Mais non. Ils se contentaient de garder une attitude puérile ... Quel dommage. Et encore, ne parlons pas de Donf, indiscret au possible ... Ces jeunes manquent d'éducation, pensait celui qui était assis à la place de la CPE, attendant son retour, suivant la scène depuis son commencement grâce à l'un de ses espions. Kyliam allait bientôt arriver.

*Cinq. Quatre.*

La voix d'une personne se plaignant se rapprochait de plus en plus, ainsi qu'une série de pas.

*Trois. Deux.*

La poignée de la porte s'activa.

*Un.*

La porte elle-même s'ouvrit en même temps que le Proviseur se retournait vers l'entrée du bureau.

*Zéro.*

L'humain entra, suivi de l'échidné. Il lança un regard à cette dernière ... Il avait remarqué qu'elle arrivait plutôt bien à le capter.

"On ne peut pas dire que ce soit bien brillant."

Il se leva et présenta le fauteuil à son propriétaire, passant lui-même derrière le dossier.

"Si vous voulez bien ..."

Il était bien plus doux avec Kyliam que lors de leur dernière rencontre. Il faut dire que ça s'était mal déroulé ... Cependant, tout n'allait pas pour le mieux non plus. Il faisait étrangement froid dans la pièce.
Kane croisa les bras, debout derrière sa collègue, attendant le début de la confrontation, scrutant Donf du fond de sa cape. Qu'il ait peur ou pas, il s'en fichait. Il observait juste l'individu de plus près.

"Allons-y."

Il y avait un type dans SON fauteuil. Kyliam l'aurait incinéré sur place si cela avait été n'importe qui d'autre. Elle s'arrêta un instant sur le pas de la porte en découvrant la capuche sans fond du Proviseur. Pourtant elle devrait être habituée à ses petites apparitions soudaines. Surtout là où on ne l'attendait pas. Elle aurait parié sa chemise qu'il savait déjà tout de cette histoire. Sûrement plus qu'elle d'ailleurs. L'hybride frissonna. Il avait encore baissé la température de la pièce. Ca n'allait pas arranger son humeur déjà bien noire par les remarques déplacées de Donf. De plus, les bêtises du jeune homme l'obligeaient à revenir au bureau alors qu'elle avait fini sa journée. Et les heures sup n'étaient pas payées.

"On ne peut pas dire que ce soit bien brillant. Si vous voulez bien ..."

Le proviseur lui céda sa place, elle s'installa dans son fauteuil sans montrer qu'elle était surprise de le trouver ici. Elle sentait sa présence glaciale dans son dos. Elle n'aimait pas vraiment ça. Les flammes n'aimaient pas ça.

"Allons-y."

Elle se contenta de croiser les bras et d'observer le lycéen fautif. Elle fouilla dans sa mémoire pour se souvenir de qui il s'agissait. Cela lui revient rapidement les humains n'étaient pas très nombreux dans l'établissement.

"Nous t'écoutons Donf que faisais tu dans l'internat des filles ? "

Elle avait déjà une idée mais elle voulait qu'il lui avoue de lui même. Ne dit on pas "faute avouée faute à moitié pardonnée"? Non avec les remarques qu'il lui avait sorti durant le trajet il n'y avait aucune chance que ce gamin passe à côté d'une lourde sanction. Très lourde.
Tandis que le jeune homme s'expliquait l'albinos sortit le plan des chambres des filles. Il fallait savoir à qui appartenait cette chambre et à quel point ces jeunes filles étaient impliquées. Simples victimes ou complices. Elle fronça les sourcils en voyant un des noms souligné de rouge. Une Omega ? Kyliam attendait de voir comment tournerait la conversation avant de voir ces deux jeunes filles pour avoir leur version.

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Donf réfléchissait toujours à un moyen de se sortir de cette embûche, debout derrière sa chaise qui se trouvait face au bureau. Puis, au moment où la CPE s'assit à sa place habituelle, le jeune homme perçut la froideur dans la pièce. Une atmosphère glaciale, comme un coup de vent qui vous passe le long du dos et vous fait trembler de la nuque jusqu'aux doigts de pieds. C'est seulement à ce moment là qu'il remarqua l'autre individu, debout derrière Kyliam (nom qu'il avait repris sur la porte du bureau), la tête ou le museau largement engoncé dans la pénombre de sa capuche. Par respect, Donf inclina la tête en fixant l'inconnu, curieux.

"Allons-y."

Prononça alors le type d'une voix très grave. Kyliam embraya tout de suite après en croisant les bras.

"Nous t'écoutons Donf que faisais tu dans l'internat des filles ? "

Pour commencer, le jeune homme s'assit lentement en prenant le plus de temps possible, son cerveau marchant à plein régime. Puis il élabora sa tactique. Faite d'improvisation, mais aussi et surtout de rapidité. Difficile à tenir pour les non-initiés, très exaspérant à écouter pour les adultes. Il allait bien voir si ça marchait pour ces deux là.

"Déjà... En fait, pour commencer, il y avait ce type, là. Euh non, cette fille. Enfin je me souviens plus très bien... Si si c'était une fille. Vous savez, entre camarades, on se lance parfois quelques petites vannes, du style "Eh tête de noeud ! T'as vu la gonzesse là-bas ? Bien roulée hein ?", vous voyez quoi. Et donc ce jour là y avait cette fille ! Ou c'était plutôt un soir ?... Enfin bref, on va dire que le soleil se couchait quand le coq y chantait dans la grange, ça ira. Et cette fille elle est passée devant nous, mais vous auriez vu ça ! Moi perso j'ai tout de suite pensé "Wah l'aguicheuse ! Une vraie décoincée, la barge !", mais mes potes eux ils pensaient pas pareils. Ils se sont mis à la siffler et tout, et donc la fille s'est retournée, et le tuyau a pété, etmoilasalopetteplusl'échellejesuismontédanslachambreetjesuisredescendu. Vous voyez ? CQFD quoi !"

Récita-t-il à une vitesse ahurissante en concluant par un hochement d'épaules. Puis il reporta son regard sur l'individu encapuchonné. Quelque chose n'allait pas, savait-il au fond sans trahir ses appréhensions sur son apparence extérieure. Ces deux là n'étaient pas aussi facilement manipulables que les autres. Surtout ce type encapuchonné. Il fallait changer la donne. Renverser l'échiquier. Prendre de vitesse et ne pas révéler ses cartes.
Soudain, le visage de Donf se peignit d'une profonde exaltation. Comme un rêve érotique éveillé.

- Vous êtes le dirlo ! Mais qu'est-ce que vous foutez là ? Non pas que ça m'embête hein, c'est cool de vous voir, vous avez la côte dans l'établissement. Mais pourquoi moi, j'ai fait un truc spécial ? Il s'est passé un truc grave ? Mon père est mort ? Ah nan j'le connais pas. Mon chat s'est fait écrasé ? ON M'A VOLE MES CALECONS DANS MA CHAMBRE DÎTES-VOUS ?! OH MON DIEU IL FAUT QUE J'AILLE DONNER UNE LECON A CE MECREANT !

Donf fit mine de se lever, mais devant le regard glacial - ou flamboyant de colère ? - de Kyliam que le petit jeu n'amusait vraiment pas, le jeune homme se rassit lentement en détaillant les deux adultes du regard, attendant la suite du programme.

Le Proviseur essaya de réguler au plus possible la température autour de lui, pour éviter à Kyliam d'endurer ce supplice. Celui de la statuette était déjà assez pénible comme cela.
L'encapé fixait toujours Donf tout au long de son improvisation risible. Il ne dit mot, et intérieurement, il était aussi froid que la pièce. Si au moins il avait fait un effort pour se trouver une réelle excuse ... Excuse inexistante, d'ailleurs. Surtout lorsqu'on connaissait l'histoire mot pour mot. Mais il ne dit rien. Il se contentait de regarder, pour le moment. Cependant, avant que la CPE n'enchaîne, il se pencha vers elle et murmura à son oreille, assez doucement pour que l'accusé n'entende pas.

"Peut-être devriez-vous passer tout de suite aux choses sérieuses."

Il se doutait que c'était ce qu'elle comptait faire, mais il espérait un peu réguler un possible accès de colère par ce contact simple. De plus, il montra discrètement un papier retourné devant Kyliam, sur lequel certaines choses étaient écrites d'une main rapide mais sûre.

Code:: (Ne pas divulguer ce contenu à l'élève.)
- Le fautif n'est pas seul. Tentez de lui faire dire ceci. Mais ne soyez pas directe. Chaque chose en son temps.
- Des dispositifs miniatures - à savoir caméra et micro - ont été placés dans les chambres et les vestiaires des filles. Enchaînez là-dessus dès que vous le pouvez, mais restez discrète.
- Je peux appeler mesdemoiselles Uchiki et Ryuuzaki. C'est de leur chambre qu'il s'agit.

L'affaire était plus grosse qu'elle n'y paraissait en apparence. Il savait de quoi il s'agissait, mais il avait décidé de ne pas s'en mêler. Pourquoi ? Mystère. Mais les événements récents étaient une chance de punir les fautifs et de leur apprendre les bonnes manières. C'était une chance que Kyliam soit tombée sur Donf. Et puis c'aurait été bien trop étrange de voir que le Proviseur était au courant alors que tout avait été fait en secret. Restait maintenant à voir comment Kyliam se débrouillait. Elle avait nombre de cartes en main.

L'albinos écouta sans montrer le moindre signe d'exaspération ou d'impatience, malgré le ramassis d'âneries que sortait Donf. Elle leva quand même les yeux au ciel lorsqu'il s'aperçut de qui se tenait devant lui. A croire que ce gamin n'avait pas de cervelle. Au lieu de se tenir à carreau, il percevrait dans ses bêtises. Kyliam lut rapidement le petit mot que lui avait passé le Proviseur mais ne manifesta aucune émotion. Elle n'était pas vraiment étonnée qu'il sache déjà tout. Elle ne savait toujours pas comment il faisait, mais cela n'avait pas vraiment d'importance. Elle prit en compte les informations mais elle ne s'en servirait qu'en dernier recours.

"Ne te fait pas plus bête que tu ne l'ais Donf, ne me sors pas ce genres d'excuses à peine valable pour un primaire."

L'albinos posa les coudes sur la table et la tête sur ses mains pour le regarder bien en face.

"ON va pouvoir se rincer l'oeil, entre les VESTIAIRES et les DOUCHES de chaque CHAMBRE..."

Récita elle lentement en insistant bien sur ces mots.

"Alors déjà qui est ON ?"

Elle le savait ils étaient plusieurs. Le Proviseur venait de lui confirmer, elle voulait savoir qui était ces autres garçons. Il n'y avait pas de raison pour que Donf prenne tout tout seul.

"Ensuite tu as été pris en flagrant délit de voyeurisme. Je veux savoir ce que tu faisais dans cette chambre et la vérité sans chichi ni manière. "

Il allait sans dire qu'elle allait faire fouiller les douches de chaque chambre et les vestiaires le plus tôt possible. Mais ce serait mieux pour le jeune homme qu'elle apprenne l'existence des cameras par sa bouche plutôt que lors des recherches.
La CPE décrocha le téléphone et composa rapidement le numéro de la chambre de la surveillante. Elle lui demanda de lui envoyer rapidement au moins une des deux jeunes filles. Elle voulait avoir leur version des faits. Elle aurait le fin mot de cette histoire que ce soit de Donf ou des filles.

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Donf restait silencieux.

"Ne te fait pas plus bête que tu ne l'ais Donf, ne me sors pas ce genres d'excuses à peine valable pour un primaire."
"ON va pouvoir se rincer l'oeil, entre les VESTIAIRES et les DOUCHES de chaque CHAMBRE..."
"Alors déjà qui est ON ?"
"Ensuite tu as été pris en flagrant délit de voyeurisme. Je veux savoir ce que tu faisais dans cette chambre et la vérité sans chichi ni manière. "

Le regard du jeune homme, immobile, passait du proviseur encapuchonné à la CPE. Mais il restait silencieux. Il ferma les yeux en prenant une profonde inspiration en se grattant furtivement la joue gauche du bout des doigts, puis releva les paupières en regardant sur le côté, dans le vague.
La moindre faute, la moindre erreur qui s'extrayait des règles écrites par ces adultes pour ces adultes, la moins petite bêtise ; ils ne pouvaient tolérer que des enfants se permettent de n'être que des enfants.
Donf croisa les bras en ressassant ses pensées intérieurement. Le monde des adultes, un monde hypocrite et mensonger, où la règle d'or était de suivre les étiquettes. Mais le jeune homme ne voulait pas s'enfermer dans les boîtes du quotidien où étaient répertoriés tous ces adultes.

- C'est trop bête, de résumer la vie comme ça. C'est con. Je me demande quel est le plus gamin entre un enfant qui s'amuse inconsciemment et un adulte qui se voile la face pour éviter de regarder la vérité en face...

Donf releva les yeux pour fixer Kyliam, le regard indéchiffrable.

- Qu'est-ce que vous voulez savoir au juste ? Que j'ai fait une bêtise et que je dois l'avouer ? Je vais être puni ?

Le jeune homme n'était ni provocateur, ni même ironique. Il était juste franc. Il avait en face de lui une CPE à l'air revêche et un proviseur anonyme qui disposait de pouvoirs inconnus, semblait-il. Il n'avait pas envie de jouer de rôle face à eux. Il pencha la tête sur le côté, puis sourit légèrement.

- Flagrant délit de voyeurisme ? Pourtant aucune des deux hybrides n'étaient dévêtis, et je ne me suis même pas intéressé à elles...

"Il me semble que certaines règles de respect de l'autre sont à ne pas oublier", déclara soudain le Proviseur d'une voix glaciale, mais toujours aussi calme.

C'était juste histoire de faire aller les choses un peu plus vite. Il avait entendu les paroles de Donf. Il comprenait. Mais il ne visait pas cela ... Lui, ce à quoi il pensait, c'était avant tout au respect d'autrui. 'Mater', ou plus simplement jouer les voyeurs grâce à des caméras, et espionner dans la même intervalle revenait à violer la vie privée des gens.

"Sachez, monsieur Tanuki, que je ne tolère pas qu'on viole la vie privée des gens."

Lui-même s'était imposé une règle là-dessus, ce qui avait pour conséquence de donner des limites à ses clones. Ils n'allaient pas aux endroits qui leur étaient interdits : les salles de bain, les toilettes ... Ils disparaissaient aussi lorsque les gens qu'ils suivaient entretenaient des relations intimes ou lorsqu'ils se déshabillaient. Pour le reste ... Etant donné son rôle et ses facultés, il faisait en sorte que tout ce qu'il apprenait sur un individu soit connu de lui seul et de l'individu en question. Kyliam en était une preuve.
Pour le reste, les clones suivaient tant que cela était utile. Et lorsque l'un d'eux avait entendu qu'un délit se préparait, il était resté à l'écoute et avait espionné Donf, Styller et Maska. Il y avait certes une légère violation des droits privés, mais cependant ... Il agissait pour une cause juste, à savoir rétablir un équilibre perdu depuis longtemps. Et gamin ou pas, il fallait savoir inculquer les fondements de la vie et les suivre. Cela n'excusait pas tout, bien au contraire. Mais il agissait un peu comme un médecin, tenu au secret professionnel.
Et puis ... Une société sans aucune règle est une anarchie. Il voulait à tout prix éviter ça. Il avait déjà vu un pays sous l'anarchie ... C'était peu recommandable.

"Voudriez-vous que nous allions vérifier ce qui se trame dans les vestiaires des filles, ainsi que dans les douches de chaque chambre ? Voudriez-vous que nous fassions une fouille approfondie de ces lieux ? Je suis prêt à parier que nous y trouverions des choses intéressantes ... Et illégales. Ce que vous tentez sûrement de faire est une violation de vie privée. Cela pourrait vous coûter très cher. Cependant, je ne suis pas là pour vous envoyer en prison. J'essaye juste de vous apprendre ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas au sein de la société dans laquelle nous vivons.
Connaissez-vous le respect, monsieur Tanuki ? C'est une chose très importante dans la vie. Vous devriez le savoir ..."

Il soupira et détourna un instant la tête.

"Je sais que le compromis bêtise/punition ne fonctionne pas très bien, mais que voulez-vous ? Nous faisons avec ce que l'on nous donne."

Kane reposa son regard sur Donf.

"J'ai dit ce que j'avais à dire. Madame Hinokoli, reprenez donc ... Ce n'est pas à moi de m'occuper de cette affaire, après tout. Je reprends ma place de spectateur."

Donf avait une façon de penser propre à lui-même. Il le comprenait. Le monde des adultes et celui des enfants sont deux parties bien différentes. Cependant, l'enfant doit apprendre à connaître l'"autre monde" s'il veut espérer pouvoir survivre dans cette jungle.

Kyliam poussa un autre soupir en écoutant la pseudo explication de Donf. Quelle vision étriquée et enfantine du monde. Fort heureusement le proviseur se chargea de lui remettre les idées en place. Et elle ne se priva pas d’en remettre une couche.

« Il faut bien qu’un adulte intervienne lorsqu’un enfant s’amuse innocemment au bord de la falaise. Si il y a des règles, ce n’est pas pour faire joli dans le décor mais bien pour votre sécurité et votre confort à tous. »

L’albinos changea de position, elle se renfonça dans son fauteuil et croisa les jambes tandis que ses doigts tapotaient sur le bureau. Elle réfléchissait à la sanction. Visiblement d’après ce qu’avait dit le Proviseur, Donf c’était amusé dans les douches. Puisqu’il aimait la plomberie…

« Oui tu as fait une bêtise. En plus d’être dangereux de monter sur une échelle sans sécurité, tu t’es introduit dans un domaine privé. Qu’ont donc pensé ces jeunes filles de ton insertion dans leur intimité ? C’est bien égoïste de ne penser qu’à ton intérêt personnel. »

Se levant soudain l’hybride tatouée saisi un planning correspondant à la classe de Donf et le regarda attentivement.

« Et oui il y aura une sanction. Puisque tu semble temps aimer la plomberie, tu seras de corvée de toilettes des garçons durant deux mois. Tous les soirs. Maintenant tu vas me dire qui est avec toi ?»

Il faisait plutôt sombre dans les couloirs, Zalosta s'était grouillée d'aller au bureau de CPE, le micro en main, pour obtenir l'autorisation de régler le compte de ce... Ce.... Ce type là, le pseudo-plombier de la mort qui avait gaché l'humeur de la soirée.
Tenant la petite technologie par le fil, du bout des doigts, on aurait dit un rat crevé à première vue.
( Suivit ou pas d'Akemi, elle voit si elle post ou pas. )

Elle frappa, enfin, cogna contre la porte, histoire de s'annoncer, et ouvrit à la volée sans attendre, recouvrant de givre très légèrement le mur lorsque la porte le heurta.

"Euh bonsoir ! J'ai un petit souci à l'internat ! J'préviens juste, je sors, et puis... Et puis..."

Et puis c'est quoi ce monde ? Elle avait carrément fait irruption, soit, mais dans un sacré colloque.
Quoique, elle jeta un regard rapide, dans le but de s'eclipser rapidement... Puis remarqua la cause du colloque : Le pseudo-plombier ! Sans prendre vraiment garde au Proviseur et à la CPE, elle se rua carrément sur lui, le prenant par le col, le micro vola par la même occasion sur le bureau de Kyliam, la glace le recouvrant se brisant un peu.

"Toi !... J'te tiens maintenant, tiens toi tranquille ça fera pas mal..."

Déjà, une fine pellicule de glace commençait à se former sur les cheveux de Donf...

[HS- Dans la série Me voici me voilà o/ - HS]

Messages : 58 Date d'inscription : 01/08/2009

Il était temps de voir ce que Mario avait en tête. Akemi venait de se rhabillée, et suivait sa nouvelle amie, quelques pas plus loin. Zalosta était d'une humeur plutôt fracassante. La Kitsune espérait pouvoir la calmer. Mais en tout cas, elle était anxieuse. Elle était du genre craintive, et se retrouver dans le bureau de la CPE n'était guère une chose engageante pour elle. Malgré tout, sa curiosité était la plus forte. Elle souhaitait vraiment savoir à quoi rimait cet évènement récent, dont elle fut le témoin.

Quelques secondes après l'arrivée de la hérissonne, la renarde, dont les attributs étaient bien dissimulés, frappa à son tour à la porte, en prenant une grande inspiration afin de se donner du courage. Elle entra, et salua les adultes présents.

"Bonsoir, excusez moi de vous déranger, j'accompagne Zalosta au sujet de cette affaire."

Elle faisait face au proviseur lui-même, dont les ténèbres de sa capuche créaient chez elle quelques sueurs froides, ainsi qu'à la CPE, dont le regard avait les mêmes effets. Loin d'être rassurée, sans pour autant être effrayée, elle s'avança et stoppa Zalosta qui commençait à sortir de ses gonds. Akemi mit une distance minimale de sécurité entre le fautif et son bourreau, afin que celui-ci ne passe pas en dessous du seuil des -273,15 °C.

"Arrête, reprends toi. Tu feras ça plus tard."

Malgré son intervention, elle n'arrivait pas à chasser de son esprit les regards plus que singuliers des deux adultes, chargés de maintenir l'ordre dans l'établissement dans lequel, Akemi avait décidé de refaire sa vie.

Messages : 41 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 32 Localisation : SBLAM

Donf avait écouté les deux adultes distraitement, en fronçant les sourcils aux mots "respect" et "violation de vie privée".

"[...] Ce que vous tentez sûrement de faire est une violation de vie privée. Cela pourrait vous coûter très cher. Cependant, je ne suis pas là pour vous envoyer en prison.[...]
Connaissez-vous le respect, monsieur Tanuki ? C'est une chose très importante dans la vie. Vous devriez le savoir ..."

Touché. En plein coeur. Donf grogna intérieurement. Il avait une sainte horreur de se faire reprendre sur ça. Le respect ? Le respect... Non. Il devait apprendre à discerner traumatismes passés et action présente. N'empêche, cette remarque là lui restait dans la gorge. Mais il ne pouvait rien répliquer. C'est vrai quoi, il était en tort après tout.
Vint ensuite le tour de Kyliam.

« Oui tu as fait une bêtise. En plus d’être dangereux de monter sur une échelle sans sécurité, tu t’es introduit dans un domaine privé. Qu’ont donc pensé ces jeunes filles de ton insertion dans leur intimité ? C’est bien égoïste de ne penser qu’à ton intérêt personnel. »

Donf soupira intérieurement. Encore, toujours la même rengaine. Egoïste, immature, ne pense qu'à soi, n'a pas conscience de la gravité de ses bêtises, et patati, et patata...
Mais merde quoi.

"Bon, alors, déjà..."

Et soudain, la porte se greffa contre le mur. Un froid envahit la pièce, déjà que la présence du dirlo n'assurait pas le chauffage, cette fois-ci c'était carrément l'Alaska qui s'invitait dans le bureau de la CPE. Le premier qui sort que je fais un cliché se prend une cafetière.
Donf se passa un doigt sur le nez en reniflant, puis se retourna pour contempler la nouvelle surprise que lui offrait cet étrange bahut.

"Euh bonsoir ! J'ai un petit souci à l'internat ! J'préviens juste, je sors, et puis... Et puis..."

Epic face de Donf :

"Tiens !"
"Toi !"

Et sans plus de cérémonies, la hérissonne se jeta sur Donf, le calant contre le dossier de la chaise en l'empoignant par le col. Le froid l'envahit.

"Oh merde, il fait frisquet dans cette région"
"Bonsoir, excusez moi de vous déranger, j'accompagne Zalosta au sujet de cette affaire."

Tiens, l'autre greluche devait s'être pointée aussi. Découvrant la scène, elle se dépêcha de reprendre Zalosta qui commençait à s'échauffer (quel jeu de mot !) sérieusement sur le pôvre Donf.

"Arrête, reprends toi. Tu feras ça plus tard."

Pendant ce temps, Donf se passait une main dans les cheveux pour y faire tomber le "gel glacifiant" de la hérissonne. Ca devait être ce truc qui permettait à la mèche bleu des cheveux de Zalosta de pointer en hauteur comme ça. Le petit machin qui semblait vouloir dire sur le haut de sa tête "JME REBELLE". D'la triche.

"Oh la la, c'est le délire, tout le monde s'invite à la fête !"

Le Proviseur ne bougea pas d'un cil durant les minutes qui suivirent. Le décompte silencieux dans sa tête se faisait toujours. Il atteint zéro lorsque Zalosta entra dans la pièce. Il ne doutait pas de la suite des événements. Il agirait au cas où ça irait trop loin, mais intérieurement, il savait que ça ne dégénèrerait pas. Pas tout de suite. Il se préparait toutefois si ça dérapait.
Si l'on s'approchait Kane de trop près, on pouvait sentir comme une certaine tension électrique dans l'air. Légère, mais bien présente. Combattre la glace par la glace, ce n'est pas facile. Sa maîtrise de l'élément et celle de Zalosta étaient légèrement différentes, mais leur expérience s'égalait. C'est pourquoi il avait préféré changer de tactique. Même si l'air froid qu'il avait insinué de l'autre côté du bureau persistait. Cependant, c'était inutile. Akemi avait dissuadé son amie d'aller trop loin.

"Monsieur Tanuki, silence. Reprenons dans le calme ..."

Maintenant, Kyliam devait faire parler les deux filles, et avancer dans cette histoire. Depuis le début, on piétinait ... Quoique son discours avait apparemment fait un certain effet sur l'humain. Il n'était sûr de rien. Il verrait bien plus tard.

Il ne manquait plus que ca. Un autre contrôleur de la glace. Et visiblement cette hérissonne ne se posait aucune limite. Kyliam grimaça mais resta droite et ne fit aucun commentaire sur l’intrusion des deux jeunes filles. Au moins, elle n’aurait pas à aller les chercher. Pourtant elle fronça les sourcils en colère.

« On attend avant d’entrer qu’on vous y invite jeunes filles. »

Elle n’était pas intervenue lorsque la hérissonne en colère avait saisi Donf. D’une part au moins ainsi le jeune homme avait la certitude que son incursion l’avait dérangée, mais de plus elle trouvait cela une juste vengeance. Peu orthodoxe comme méthode et reprouvée par nombre de ses collègues et sûrement le Proviseur mais elle s’en moquait éperdument. De toute façon l’humaine qui déboula à sa suite se chargea de calmer l’hybride mauve.

« Mesdemoiselles veuillez nous expliquer ce qu’il s’est passé exactement ? »

La CPE écouta attentivement les réponses des deux filles, puis elle s’intéressa au petit micro que Zalosta avait laissé tomber sur le bureau. Elle le prit délicatement, sa main tremblait un peu, le contact avec le froid était vraiment désagréable. Entre le Proviseur, la statuette qui trônait toujours sur son bureau et la hérissonne, Kyliam se serait crut dans le grand nord. Aussitôt la glace se mit à fondre laissant un petite flaque sur le bureau. Elle porta la miniature sous le nez de Donf.

« Je sais que tu n’es pas capable de faire ce genre de machine alors qui est avec toi. C’est la dernière fois que je te le demande. »

« Mesdemoiselles veuillez nous expliquer ce qu’il s’est passé exactement ? »

La hérissonne se gratta la nuque un instant, en signe de reflexion, puis se lança la première :

"On était sur le point de se coucher, moi de faire un tour de mon côté, puis y'a... Y'a lui qui arrive par la fenêtre, supposé plombier pour X raison, qui fait un aller retour jusqu'a la salle de bain pour se tirer aussitôt. C'est Akemi qui a trouvé ce qu'il a fait."

D'un mouvement de bras, elle désigne le micro.

"Après comme je disais à Akemi, je voulais le mettre au freezer, à titre d'exemple, mais visiblement je peux pas, s'dommage ça aurait été marrant."

Petite moue agacée. Elle laisse la parole, écoutant le reste.

"Je sais que tu n’es pas capable de faire ce genre de machine alors qui est avec toi. C’est la dernière fois que je te le demande."

Marmonnant en coin à Akemi, Zalosta rajouta :

"J'suis sûre c'est un complot contre nous, les filles : 'toujours que ce soit les gars qui nous cherchent les embrouilles, on va pas planquer des micros dans leur verstiaire au moins ! Une boite à cookie pour toi quand t'en aura trouvé un qui est pas vilain comme ça."

Messages : 58 Date d'inscription : 01/08/2009

Lorsque Zalosta se mit à raconter leur histoire, Akemi dévoila au proviseur et à la CPE le petit micro qu'elle avait trouvée. Mais, elle n'arrivait pas à parler. La présence de ces deux adultes, lui donnait des frissons difficilement contrôlables. Surtout le proviseur, mais Kyliam aussi se défendait... Zalosta quant à elle, mettait le trouillomètre de la Kitsune à zéro. Impossible de sortir de cette torpeur qu'elle subissait.

"J'suis sûre c'est un complot contre nous, les filles : 'toujours que ce soit les gars qui nous cherchent les embrouilles, on va pas planquer des micros dans leur vestiaire au moins ! Une boite à cookie pour toi quand t'en aura trouvé un qui est pas vilain comme ça."

Là encore, la jeune fille n'osa pas répondre, pourquoi ? C'était simple, elle avait été du même genre que Donf avant. En beaucoup moins grave bien sur, mais admirer une jolie fille de temps en temps n'était guère hors de ses principes lorsqu'il avait encore un caractère masculin.

Attendant la sentence de Donf, ou bien un ordre conseillant aux filles de s'en aller, Akemi resta silencieuse, et comme paralysée, ne sachant pas comment réagir dans une telle situation.

Messages : 41 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 32 Localisation : SBLAM

"Monsieur Tanuki, silence. Reprenons dans le calme ..."

Donf haussa simplement les épaules.

« Mesdemoiselles veuillez nous expliquer ce qu’il s’est passé exactement ? »

Le jeune homme écouta distraitement le rapport de l'autre hérissonne tarée, sa conscience imbécile plus attirée par ce qui se dissimulait sous la capuche noire de l'énergumène derrière le bureau de la CPE. Non mais c'était la foire aux montres dans le secteur ou bien juste un petit coin paumé de campagne où se réunissaient les gens pas très normaux ? Entre l'autre et sa mèche rebelle, la CPE-grand-mère qui se la jouait touche-à-tout-et-jte-flambe-le-derrière-sale-morveux, la débile en renarde et maintenant le proviseur qui jouait à cache à cache avec sa parka...
Donf se demandait au final s'il n'était pas le plus normal dans ce conglomérat d'anormaux. Le menton dans la main, sa perception auditive entendit simplement pour qu'il se remette dans le bain de la situation :

"Je sais que tu n’es pas capable de faire ce genre de machine alors qui est avec toi. C’est la dernière fois que je te le demande."

"Ohé j'dois le prendre comment ça ? Pas capable de faire "ça", pourquoi j'en serais pas capable ? Je suis pas un imbécile bon dieu..."

Rétorqua-t-il tout bas en prenant une moue dubitative. Puis il soupira et releva la tête en prenant un grand sourire :

"Je vous assure, j'étais tout seul, c'est moi qui l'ai fait ce petite truc en plastique ! Et puis de toute façon, on pourrait pas oublier toute cette histoire ? Je veux aller aux toilettes, et en plus je m'étais trompé de chambre, celles-là sont pas intéressantes à épier...Enfin je veux dire, à mat - à regard - à espio - raaaaah merde à surveiller ! Parce que vous savez, je fais parti d'un groupe secret de sécurité pour la défense de l'identité personnelle. Vous savez, le genre de blabla sur les libertés individuelles, le droit de vote, la majorité sexuelle, tout la tatouin quoi... Donc je peux aller aux toilettes ?"

Tous ceux qui comme moi trouvent que l'excuse est petite, levez les bras.

Zalosta avait une personnalité forte et décalée. Bah, en même temps, elle avait eu le temps de rouler sa bosse ... Une personne de plus qu'il avait le plus grand mal à approcher grâce à de simples clones. Il avait du redoubler d'ingéniosité pour arriver à ses fins ... Avec Hood dans les parages, ça s'avérait d'autant plus difficile. Pourquoi vouloir l'avoir sous les yeux à tout prix ? Pas parce qu'elle était dangereuse, non, mais à cause de sa nature même. Kane observait et étudiait le personnage à distance. Bref.

"Personne au freezer pour le moment ..."

Il posa sa main sur le bureau de Kyliam. Une fine ligne de glace glissa jusqu'à la porte ... Avant de se transformer en un véritable torrent qui recouvrit entièrement la porte.

"... Et personne dehors tant que cette affaire ne sera pas mise au clair. Veuillez m'excuser pour les formes, mais je n'ai pas envie de laisser traîner ça."

Puis il tourna sa capuche en apparence vide vers Donf, le fixant à l'ombre de celle-ci.

"Monsieur Tanuki ... Vous vous emmêlez même dans vos mots. Rien ne sert de vous obstiner, vous êtes déjà condamné. Cependant ... Je comprends très bien que vous ne vouliez pas 'balancer' celui ou ceux qui complotent avec vous. Mais vous êtes ici dans un lycée et ce que vous avez tenté de faire va beaucoup vous coûter. Je ne suis pas celui qui vous condamnera, mais je peux m'occuper personnellement de votre dossier si jamais vous persistez dans votre voie."

La voix du Proviseur en elle-même semblait être un bloc de glace. Il sourit légèrement, mais comme d'habitude, personne ne le vit.

"De plus ... Ce 'petite truc' n'est pas fait de plastique mais de nanocomposants bien plus évolués et construits dans des matériaux qui vous dépassent. Je pense que celui qui l'a construit pourrait nous en faire l'inventaire."

Alors ?

Donf continuait à s’embrouiller dans ses explications. Il s’enfonçait, ne souhaitant pas révéler l’identité de son complice. Dans un sens Kyliam le comprenait mais elle ne pouvait pas laisser passer une telle chose. Aussi poussa t’elle un long soupir pour bien lui signifier son agacement devant son entêtement. Le proviseur en profita pour intervenir à son tour et d’une manière qu’elle détestait au plus haut point. Elle frissonna lorsque la vague de givre passa tout près d’elle. Son bras lui faisait horriblement mal de même que sa jambe ils s’engourdissaient. L’étau dans sa tête se resserrait elle lutait contre la nausée et l’envie de tous les cramer sur place. Le feu éternel était bouillonnant il sentait tout proche les deux contrôleurs de glace, il voulait intervenir. Il se sentait en danger. Il voulait sortir et l’albinos même avec l’aide du sceau avait bien du mal à le retenir.

« Donf tache de nous donner une explication qui tienne la route, dit la vérité ce sera beaucoup plus facile. Et vite avant que je ne perde patience. »

Avant que le jeune homme puisse répondre, le téléphone sonna. Kyliam le décrocha rapidement. Elle tremblait tant ses membres étaient engourdis. A l’autre bout du fil la surveillante de l’interna filles semblait paniquée. L’échidné la laissa parler avant de lui donner ses instructions.

« Appelle le service de maintenance pour qu’il répare et envoie moi cette élève à mon bureau rapidement. »

Quelques consignes clairs et précises, Kyliam ne pouvait et ne voulait pas soutenir un long discourt. Elle s’adressa ensuite au proviseur sans pour autant lâcher les trois adolescents du regard.

« Il y a une fuite d’eau dans les sanitaires d’une des chambres de l’interna fille. L’élève en question affirme avoir demandé à Donf de venir l’aider à réparer. »

L’albinos avait de plus en plus de mal à contenir les flammes. Elle aurait pu, elle aurait du, demander au Proviseur de débloquer la porte. Mais elle ne tenait plus. Elle devait évacuer un peu de pression. Rapidement un boule de feu se forma dans sa main droite et frôlant les élèves, elle alla s’écraser contre la porte réduisant la glace en une falque d’eau. Elle n’avait pas fait ca pour laisser les élèves sortir. De toute façon ils ne sortiraient pas sans son autorisation. Elle n’avait pas besoin d’une barrière de glace pour les retenir. D’autant plus que cela l’affaiblissait elle-même. Elle avait ouvert l’accès pour laisse l’élève entrer. D’ailleurs elle était déjà sur le seuil de la porte.

« Entre Persia et vient nous expliquer. »

Kyliam ne pouvait empêcher sa voix de trembler légèrement. Elle espérait juste que personne ne remarquerait.

Merci de laisser Persia répondre.

Messages : 158 Date d'inscription : 17/06/2009

Ce soir-là, je marchais d’un pas rapide et décidé dans les couloirs du lycée. Pourquoi ? Pour aller chez la CPE, comme Diokine me l’avait demandé. Pour défendre un gars de sa classe, « Donf ». M’enfin, ça ne me dérangeai pas plus que ça d’aller le tirer d’affaire. J’allais pouvoir jouer l’avocate, comme ça. *PAF*. En vérité j’étais envoyée par une surveillante de l’internat féminin, qui avait téléphoné à Mme Hinokoli. J’avais une excuse, c’était déjà ça. Maintenant, aller le défendre. J’arrivai finalement devant la porte du bureau que je recherchai. Me plaçant devant, j’attendis un peu avant d’entrer. Je sentis une chaleur ardente, puis de la glace fondre. J’étais entre ces deux pouvoirs, ça devrait aller. Il devait y avoir la CPE et le proviseur.

« Entre Persia et vient nous expliquer. »

C’est ce que je fis. J’entrai dans le bureau, et m’avançai en saluant les personnes présentes.

« Monsieur le Proviseur, Madame Hinokoli... »

Un petit hochement de tête vint appuyer mes paroles. Quand aux trois élèves, je leur fis un signe de la main. Un discret sourire en coin s’ajouta pour Donf, signifiant que j’étais de son côté. Malgré tout je m’efforçai de rester sérieuse. Posant une main sur le siège qu’occupait l’adolescent, plaçant l’autre sur ma taille, je débutai :

« Je pense que ce que vous a dit madame la surveillante par téléphone est on ne peut plus clair. Effectivement, c’est moi qui ai appelé Donf pour aider à réparer, étant donné qu’il a quelques connaissances dans ce domaine. N’est-ce point la vérité, Donf ?

Je le regardai d’un air entendu, lui disant d’affirmer mes dires. Au moins, ça serait déjà ça de gagné. Je poursuivis :

« Ensuite, le fait qu’il est venu par la fenêtre était prévu, car s’il était venu normalement nous aurions eu des problèmes avec la surveillante, qui sait ce qu’elle aurait pu dire. Cela nous aurait probablement retardés plus qu’autre chose, et là on aurait eu droit à une inondation. Je m’y connais dans ce domaine. »

Je me retirai légèrement, et croisa les bras sous ma poitrine en regardant les personnes présentes. Mon attention fut retenue par une hérissonne. Je sentais une énergie glacée émanant d’elle. Avec le Proviseur, cette jeune fille et moi-même, Mme Hinokoli ne devait pas se sentir très bien, et pour cause ; une grande chaleur était en elle, j’en avais déjà fait l’expérience précédemment. Avoir autant d’éléments aquatiques contre un pouvoir ardent ne pouvait que la déranger. Pour revenir à la hérissonne, je l’avais déjà vue le soir faire une sorte de ronde dans les dortoirs, alors que personne n’avait le droit de sortir. Cela n’avait pas dérangé les surveillantes. J’avais entendu dire que les omégas faisaient cela… En faisait-elle partie ? Probablement. Je me devais de connaître son nom. Ainsi j’aurais fait d’une pierre deux coups : d’une j’aurais sorti Donf d’affaire, et de deux j’aurais une nouvelle information sur les personnes qui constituent le groupe Oméga.

« Si vous voulez d’autres informations, demandez-moi, je vous répondrai avec plaisir. »

*… et ça sortira Donf de cette affaire. *

Déjà, l'arrivée de Persia avait provoqué chez Zalosta un agacement difficilement camouflable. Les bras croisés, dos au mur, les dents serrés... Et une veine palpitante, façon manga comique, sur le haut de la tête en rouge, si j'peux schématiser ça comme ça. Pianotant légèrement sur son avant bras, elle suivit du regard l'entrée de l'échidné, qui déjà, rien qu'a la démarche et au sourire qu'elle jeta à Donf, annnonça la couleur de son camp.

*... Si je fais pas un double meurtre ce soir, c'est pas normal.* Pensa la hérissonne, vaguement.

Bref, elle écouta poliment le speech de Persia, se hérissa de colère, et geignit vers Akemi :

""Gnegnegne avec plaisir !" J'ten collerai des plaisirs, ça ferait mal au cul mais bon sang ça l'mériterait ! ( Plus haut, elle rajoute : ) Je proteste, c'est un coup monté pour sauver sa peau ! Qu'il minimise sa peine je dis pas, ça serait pas plus mal, mais qu'il embarque cette échidné dans la choucroute !"

N'arrivant pas à s'exprimer convenablement, elle chercha ses mots, puis se contenta de foutre un gros coup de plat de la main au bureau... Qui se gela parfaitement à cet endroit frappé. Zalosta s'en retourna vers Akemi, toujours hérissée... Et, remarqua toutefois l'étrange impression que dégageait Persia. Déjà, une certaine méfiance, un "déjà-vu" qui dérangeait Zalosta, en tant qu'Omega. Puis... Simplement, elle sentait que Persia avait cette petite affinité avec l'eau... Comme si, d'un claquement de doigt, Zalosta la transformait en glaçon plus facilement que n'importe quel être vivant. La hérissonne s'était soudainement calmée en pensant à ça, mais se renferma encore plus sur elle même, comme pour élaguer cette option trop alléchante. On était dans un lycée, une petite explication vis à vis d'un voyeur, pas dans un réglement de compte bien dangereux. Quoique, avec ce proviseur dans le coin ? Zalosta le prenait bien pour son boss, le respectait, mais restait quand même un tantinet méfiante, surtout avec Hood qui la prévenait, au cas où... Enfin, à voir.

Elle préfera reporter son attention sur Akemi, qui commençait sûrement à piquer du nez ? Il se faisait tard après tout, la hérissonne esperait dormir tranquille après ça...

Messages : 58 Date d'inscription : 01/08/2009

Il est hightech ton plombier perso Persy ! Super Mario c'est de la gnognotte à côté ! Tu lui donnes quoi comme champignons ? Voila en gros, ce qu'aurait dit le garçon, si garçon il était encore à ce moment. Malheureusement, la charmante Akemi ne disposait plus de ce subtil et grossier sens de la répartie d'autrefois. En tout cas, la jeune fille se sentait mal, presque en danger. Un jeune homme qui cherche à les espionner, une CPE pyromane, une élève au pouvoir bombastiumien. Et cela, c'était sans compter le proviseur et la petite Persia. La Kitsune se sentit un peu défaillir, à la limite de la syncope. Elle fallait qu'elle se reprenne et essaye de calmer la situation. Mais, complètement dépassée par les évènements, elle ne savait quoi dire. Lentement, elle recula doucement, un peu effrayée, jusqu'à buter contre un meuble du bureau de la CPE. Elle ne put faire le moindre mouvement, bloquée par cette armoire derrière elle, entourée par les autres, et avec impossibilité d'accéder à la porte sans se causer d'autres soucis avec les autorités compétentes, la pauvre Akemi se retenait de lacher quelques larmes.

Là ça devenait ingérable, heureusement que l’échidné portait des manches longues et un pantalon. Les douleurs sur son bras et maintenant sa jambe devenaient de plus en plus insupportables. La migraine la gagnait et elle avait beaucoup de mal à réfléchir. Il commençait en plus à se faire tard. La CPE fixa Persia longuement. Elle mentait, elle protégeait son camarade c’était évident. Mais l’’albinos ne parvenait pas à comprendre pourquoi. En fait elle était très déçue de l’attitude de la jeune fille. Encore une fois l’expérience lui donnait raison. Impossible de faire confiance à un échidné.

« Ca suffit ! » grogna t’elle lorsque la hérissonne grogna dans sa barbe. « Vous rentrez à l’internat immédiatement. »

Kyliam s’adressait aux filles cela faisait déjà presque un quart d’heure qu’elles rataient l’étude du soir. Il fallait qu’ils sortent tous, entre Kane, Zalosta et maintenant Persia les Flammes n’avaient qu’une envie : bondir sur toutes ces proies. Elle se retourna ensuite vers l’humain.

« Quant à toi Donf tu rentres aussi à l’internat mais tu y es consigné jusqu’à nouvel ordre, études obligatoires et plus de permissions de sorties. »

Elle leur désigna la porte maintenant dégelée. Les élèves avaient tout intérêt à partir fissa. Bientôt il ne resta plus que les deux adultes dans le petit bureau. Kyliam tremblait, les forces dans sa jambe la lâchaient. Elle se laissa lourdement tomber dans son fauteuil. Sans le regarder elle s’adressa à Kane.

« Persia ment pour le couvrir. Pourquoi ? »

L’échidné blanche se sentait encore une fois trahie. Elle avait pris le risque de faire un peu confiance en cette enfant mais finalement elle était comme les autres.

« Ces échidnés tous les mêmes. »

[HJ] J’en ai un peu marre d’attendre je mets fin à ce RP. Vous n’êtes pas obligé de répondre je considère que vous partez tous. Kane si tu veux finir pour réagir a mes propos pas de soucis sinon ferme le topic. [HJ]

Kane laissa les gens discuter, tenter de s'expliquer, voire même débattre ... Ou plutôt se gueuler les uns sur les autres. Lui s'en fichait, il connaissait déjà l'issue de la situation. Il était très déçu par l'attitude de Persia. Il ne la pensait pas aussi manipulable. Tant pis. Elle aurait ce qu'elle méritait.
Akemi semblait perdue. Il s'apprêtait à la congédier, mais Kyliam s'occupa du problème avant lui. Bien. Il rajouta tout de même un petit quelque chose à l'attention de Zalosta.

"Mademoiselle Ryuuzaki, lorsque la sentence sera tombée, vous vous occuperez de surveiller le ou les intéressés durant l'exécution de leurs tâches."

Dès que la porte se fut refermée, l'atmosphère se détendit quelque peu, Zalosta n'étant plus là et lui ayant relâché toute la pression qu'il maintenait jusqu'à présent. Il sentait tout de même sa subordonnée bouillir. Elle remuait des pensées pas très saines.

"Ne les jugez pas tous de la même façon. Néanmoins, je dois vous accorder que je suis très ... Déçu par son attitude."

Il marqua une pause.

"Concernant mademoiselle Daerina, je pense qu'elle est bien trop malléable. Certains ont du se rendre compte qu'il était facile de la manipuler, et c'est bien dommage. Traitez-la au même titre que monsieur Tanuki. Cela la remettra peut-être dans le droit chemin."

L'encapé contourna lentement le bureau pour sortir à son tour.

"Passez une bonne soirée. Ne ruminez pas de trop sombres pensées."

Et il claqua la porte.