L'ennemi de mon ennemi... [Diokine]

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/ !\ Zone interdite aux élèves. Accès réservé aux personnelle de l’établissement. / !\

Aucune chance que ce panneau posé sur la porte d’accès au sous-sol ne fasse son effet avec Styller et Maska. Les deux jeunes hybrides poussèrent doucement la porte qui se laissa faire dans un craquement inquiétant. Chacun pencha la tête en avant, scrutant longuement les ténèbres. Pas la peine d’allumer la lumière ou même d’apporter une torche : la visière du casque de Styller en était déjà équipé et les yeux de Maska pouvaient très bien jouer ce rôle. Deux gros cercles brillants d’un éclat rougeoyant et très inquiétant balayaient les escaliers à la recherche d’un quelconque danger. Dans le noir, la Vision de l'Ombre du lémurien pouvait devenir aussi efficace que des lunettes à Infrarouge.
Après un petit moment sans bouger, Maska s’avança d’un pas.

[Maska] " Pas d’embrouille… j’crois que c’est bon… "

Styller hocha lentement la tête et tout deux entamèrent leur descente, Maska ouvrant la marche, son meilleurs ami juste derrière, longeant le mur d’une main ; contrairement au lémurien, il n’avait pas de vision spéciale et s’enfoncer dans le noir complet ne lui était pas chose simple.
Au contraire, Maska était parfaitement à l’aise. Il descendait chaque marche sans problèmes, détectant chaque objet et chaque obstacle afin d’éviter à son ami de tout se prendre derrière lui. Tout autour d’eux, on pouvait commencer à entendre le son des chaudières vibrants bruyamment et sentir l’odeur de renfermé mêlée à celle de la poussière. Pour Styller, les ténèbres, la promiscuité et le bruit suffisaient à rendre cet endroit très inquiétant. Il commençait enfin à comprendre pourquoi les élèves n’avaient pas accès à cet endroit…

Alors qu’elle longeait le mur, la main de l’écureuil roux se prit dans une toile d’araignée. Styller poussa un bref cri de dégoût et de surprise qui faillit lui faire perdre son équilibre. Comme si ça ne suffisait pas, les marches étaient très courtes et apte aux accidents. C’est Maska qui l’empêcha de chuter. Son ami le remercia avant de reprendre sa descente.
Maska était toujours le regard rivé droit devant lui. Parmi les ténèbres, la seule chose qui pouvait trahir leur présence était d’ailleurs ce regard aussi rouge et rayonnant qu’un phare de voiture. Deux énormes perles aux éclats sanglants et vaporeux, flottants dans le noir… de quoi donner une sacrée frayeur à quiconque les voyait.

Les deux amis arrivèrent enfin au bout de leur descente. Ils poussèrent la porte qui leur faisait fasse et entrèrent sans un bruit. Maska regarda brièvement sa montre. 18H00 : pile à l’heure. La Vision de l'Ombre du lémurien balaya une dernière fois la zone. Ils se trouvaient maintenant dans une grande salle apparemment vide donnant sur d’autres pièces comme celle de la chaudière, de l’entrepôt, etc. Maska se retourna vers son ami.

[Maska] " Il est en r’tard. "
[Styller] " Tans mieux, je préfère ça. Je te laisse vérifier la zone en attendant son arrivée. Ce type est pas très recommandable alors autant prendre nos précautions... "

Le lémurien hocha la tête avant de bondir brusquement au plafond. Ses grands yeux rouges laissèrent d’ailleurs une très nette traînée qui s’estompa peu à peu dans les ténèbres. Le jeune vaudou se mit ensuite à ramper tête en bas telle une araignée avant de disparaître dans le noir, partant visiter les autres salles. Styller esquissa un petit sourire : dans certaines conditions, les dons de Maska pouvaient vraiment devenir… effrayants.

A présent seul, Styller activa sa lampe de visière et repéra un endroit pour s’asseoir. Une fois installé, il laissa les ténèbres reprendre leur droit : lui et Maska devaient resté discrets. Cet endroit leur était interdit. Mais il était également un endroit assez reculé et très peu fréquenté, ce qui était parfait pour rencontrer Diokine.

Diokine… les rumeurs allaient bon train sur lui depuis quelque temps. On le connaissait pour être un élément très perturbateur et parfois violent. Tout le monde parlait encore de son affrontement dans les salles de sciences. Il paraissait même que son adversaire avait été le chef des Omégas lui-même et c’était cette info plus que les autres qui avait éveillé l’attention de Styller et Maska. Le chien connaissait Hunter, il savait à quoi il ressemblait et de quoi il était capable. Ses infos – voir même son aide – pouvait être très précieux pour les deux hybrides. Mais Diokine restait quand même une " enflure " et la prudence était de mise avec lui. Qui pouvait leur assurer qu’il n’essayerait pas de les doubler ou pire ? Personne, et c’était bien ça qui mettait l’écureuil si mal à l’aise. De plus, le lieu du sous-sol était à double tranchant. Si ils se faisaient attaquer, personne ne les entendrait crier et face à un délinquant de la pure espèce sûrement armé, ils auraient sûrement beaucoup de mal à s’échapper.

Styller se gratta nerveusement le bras. Il se faisait trop de mauvais sang… il devait arrêter de voir le mal partout. Cela pourrait le porter préjudice. Si il montrait au chien qu’il le craignait, alors il serait facile pour celui-ci de jouer sur cette faiblesse. Styller ferma les yeux et expira un coup…

Soudain, des bruits de pas se firent entendre. L’écureuil roux releva brusquement la tête. Les bruits venaient de l’escalier : " il " arrivait. Styller n'eut même pas le temps de vérifier si Maska était de retour que la porte s’ouvrit. Le jeune ingénieur voulu allumer sa lampe mais il se ravisa rapidement. Surtout pas de précipitation inutile.
Reprenant son calme, l’écureuil se leva et s’avança sans un bruit vers le milieu de la salle. Il n’entendant plus les bruits de déplacement ; sans aucun doute que les individus s’étaient arrêtés. La salle était toujours plongée dans le noir complet et aucune voix, aucun bruit, aucun signe ne révélait l’identité des nouveaux arrivants. Styller décida alors de prendre les devants… avec tous les risques que cela encourait. Il attendit encore quelque secondes avant de finalement se lancer.

[Styller] " C’est toi… Diokine ? "

La voix de Styller – qu’il avait d’ailleurs fait la plus grave et la plus sérieuse possible – résonna un moment dans l’espace obscure et clos. Toujours pas de réponse ? L’écureuil commençait à sentir son cœur battre de plus en plus fort. Finalement, et après une dernière hésitation, il alluma sa lampe et braqua sa lumière droit devant lui…

Mais que lui voulaient donc ces deux gamins ? Diokine avait reçu un billet lui fixant rendez vous dans les sous sol. IL avait facilement identifié les deux secondes internes comme lui. Depuis le temps il commençait à connaitre ses camarades d’internat. Il avait pris des renseignements sur eux et ne semblaient pas appartenir aux Oméga mais Il se méfiait. Il ne savait pas si il pouvait leur faire confiance. Quoique ca si, il en était certain, il ne pouvait pas leur faire confiance. Aussi avait il pris quelques précautions. Trois gars l’accompagnaient et il en laissa deux autres en haut des marches pour s’assurer que personne ne viendrait les déranger. Et au cas où. De plus, bien qu’il ne le montrait pas, il était toujours blessé de son dernier affrontement avec l’échidné. Sous son T-shirt, un bandage serré empêchait ses côtes brisées de trop bouger. Il était hors de question qu’il prenne part à une rixe dans l’immédiat.
Le sous sol était plongé dans le silence et le noir. Etaient ils les premiers pourtant il était déjà en retard. Il avait du donner ses instruction. Trois de ses gars surveillaient Hunter. Et devaient s’arranger pour qu’il reste éloigné des sous sol. La cave était beaucoup plus vaste qu’il n’y paraissait. En plus d’une grande pièce principale qui servait de débarras, il y en avait plusieurs autres petites s’étendant dans un long couloir à l’opposé de l’entrée. Le chien descendit les quelques marches suivi de près par ses deux subordonnés. Ils avancèrent jusqu’au centre de la pièce toujours plongée dans l’obscurité. L’un d’eux se pencha vers lui et lui chuchota à l’oreille.

« Y’en a qu’un il s’avance vers nous. »

Bien qu’il fasse entièrement noir dans la pièce le félin beige qui l’accompagnait discernait très bien dans l’obscurité.

[Styller] " C’est toi… Diokine ? "


Le berger allemand ne répondit pas, il voulait voir ce que ces gosses avaient dans le ventre. Pourtant une vive lumière lui fit plisser les yeux, le puma qui l’accompagnait détourna le regard en grogna tant la soudaine luminosité l’avait agressé. Essayant tant bien que mal de discerner son interlocuteur, il mis sa main en visière et de l’autre il désigna la mur à son collègue.

« Ouais c’est moi ! Que veux-tu ? »

Le second sbire du chien, un alligator qui le dépassait d’une tête alla tranquillement allumer le plafonnier. Une vive lumière se fit soudain dans la salle. C’était vraiment un endroit désolé. Le ménage avait du être oublié depuis un bail. Des toiles d’araignée trainaient un peu partout. Avec dégout, Diokine visa une tache sombre sur le sol, près des escaliers. Là où il s’était battu avec Hunter. Ce type l’intriguait. Il y a moins d’une semaine, ils s’étaient encore battu pendant les fêtes d’halloween. La rumeur avait déjà fait le tour de l’établissement. Lui s’en était tiré avec deux fractures et des contusions presque sur tout le corps. Hunter semblait s’en être mieux sorti. Il n’avait déjà plus rien et pourtant avant de s’enfuir Diokine avait clairement vu qu’il l’avait touché à l’oeil. LE berger allemand se demandait comment il avait pu guérir aussi vite ? Avec un grognement, il reporta son attention sur le jeune écureuil roux qui se tenait devant lui. Maintenant, il voyait mieux qui c’était et il le savait toujours accompagné d’un autre. Deux inséparables. Ils étaient toujours fourrés ensemble. Déjà ca sentait le traquenard ce qui mit le chien dans une humeur exécrable. Il regarda un peu partout tandis que ses deux sbires se plaçaient. Le puma juste à la sortie devant les escaliers et l’alligator à l’opposé, devant la porte qui menait au couloir.

« Où est ton copain ? »

Diokine alla s’installer sur le vieux canapé miteux mit au rebus depuis au moins dix ans. Il commença à se rouler une cigarette puis l’alluma. Il tira une longue bouffée, cela le calmait. Il avait besoin de sa dose de nicotine. Puis il fixa de nouveau son attention sur Styller.

« Je suis venu alors maintenant j’aimerais savoir pourquoi ce rendez vous ? »

Il ne pouvait s’empêcher de se méfier. Il se savait surveillé par Hunter et ses sous fifres. Il avait du se montrer très prudent pour être certain que personne ne viendrait les déranger. Notamment l’échidné. De plus il avait entendu parler d’un interne qui c’était fait choper par la CPE en tentant d’entrer dans l’internat des filles. Les surveillants allaient être sur le qui vive. Il devait se montrer très prudent. Il avait imaginé plein de scenarios possibles. Que Styller et Maska voulaient le rejoindre, qu’ils souhaitaient de la marchandise ou on ne sait quoi d’autre. Il était loin du compte.

Diokine.
Alors c’était bel et bien lui.

Styller éteignit sa lampe frontale une fois que l’un des acolytes du chien éclaira la pièce. Il faisait donc face à Diokine. Il était exactement comme il l’imaginait, à la fois posé et inquiétant. Et dire qu’il s’était battu contre le chef des Oméga dont les rumeurs disaient qu’il était une vrai brute… apparemment, le chien s’en était sorti plutôt bien. Cela avait de quoi lui donner encore plus de charisme. Ce n’était d’ailleurs pas si différent aux yeux de Styller. Même si il gardait toutes les raisons de mépriser ce lycéen, il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il faisait face à une sorte de « légende », ce qui d’un côté été assez amusant.

Diokine était imposant et il avait sûrement fait en sorte de l’être depuis bien longtemps. Il entraînait aussi le respect en son égard et même si cela était hypocrite. Styller n’arrivait pas à décoller ses yeux de celui du chien. Tantôt impressionné par son charisme, tantôt dégoûté par le type de personne qu’il était, sans foi ni lois, sans aucun respect envers les autres et impitoyable. Pourtant, Styller devait faire en sorte de ne faire transparaître aucun signe de faiblesse devant le Terminal, voilà aussi pourquoi il ne le quittait pas des yeux. Il lui prouvait qu’il ne lui faisait pas peur, qu’il ne s’aplatirait pas devant lui, même sous la pression exercée par la simple présence de ses subordonnés. Et pourtant, un long frisson d’appréhension lui parcouru la colonne vertébrale…

« Où est ton copain ? »

La question avait été posée d’un ton sec qui laissait penser à une certaine nervosité. Il craignait aussi les pièges, tout comme Styller en arrivant ici.
L’écureuil roux tendit l’oreille. Maska; si il n’avait pas entendu les voix depuis le couloirs, il avait au moins dût remarquer la lumière. Seulement, il n’était toujours pas revenu. Que pouvait-il bien faire ? Styller sentit son estomac se tordre. Devait-il mentir, dire la vérité ou se taire ? Quoiqu’il en soit, l’écureuil roux n’eut même pas le temps d’y réfléchir car une masse sombre se détacha brutalement du plafond pour atterrir devant Diokine, seulement à quelques centimètres de lui. Styller en fut aussi surprit que le reste : c’était Maska.

L’éclat rougeoyant des yeux du lémurien commentait à peine à se dissiper, lui donnant toujours cet apparence si inquiétante. Il observait Diokine d’un regard dur et intense. Son regard dégageait une telle supériorité, une telle sévérité et une telle concentration que Styller ne reconnu même pas son ami les toutes premières secondes de son apparition.
Il était évidement que Diokine venait de rencontrer quelqu’un qui ne le craignait absolument pas. Maska avait beau être la plus jeune des personnes présentes ici -et même certainement du lycée tout entier- mais pour lui, il était hors de question de ne pas être prit au sérieux. Fini les pitreries, ce n’était plus le petit élève de Seconde farceur que tout le monde connaissait à cet instant, mais bien le Gangsta qu’il s’imaginait lui-même être, et cet impression suffisait pour le rendre bien plus intimidant et charismatique, et cela même malgré sa taille.

Les secondes s’écoulaient lentement et Maska n’avait toujours pas décollé son regard de sang de celui de Diokine, ni même déplacé. Il restait toujours droit et immobile face au chien.
La tension semblait avoir grimper d’un cran avec l’arrivée brutale du lémurien. Maska était littéralement tomber sur Dokine et si il avait eu l’intention de le blesser ainsi, il aurait sûrement réussi son coup. Cette perspective peu rassurante avait sûrement dû traverser brutalement l’esprit des hommes de mains du chien. Heureusement pour eux, Diokine n’avait rien.

[Maska] « On parle de moi ?... »

Le petit lémurien avait répondu d’une manière presque aussi sèche que Diokine. Son assurance avait de quoi impressionner, surtout pour Styller qui le voyait ainsi pour la première fois.
En agissant ainsi, Maska annonçait la couleur dès le début. Pas question de se rabaisser, pas question d’être prit de haut, il ne le craignait pas et si ils le désiraient, lui et Styller pourraient finir ce que Hunter n’avait pas réussi à faire. L’intimidation : c’était le maître mot.

Finalement, le petit vaudou s’écarta du Terminal et alla se placer aux cotés de son ami comme si de rien n’était. Il se comportant comme un vrai petit garde du corps. Diokine en avait plusieurs mais Styller un seul, cela aurait sûrement de quoi impressionner car c’était l’effet recherché après tout.
Styller regarda son ami avec de grands yeux. Dans son fort intérieur, il félicitait son ami pour sa démonstration de force. Heureusement qu’il était là, sinon cela aurait sûrement fait longtemps que le jeune écureuil aurait perdu son sang froid. Maska n’était pas seulement là pour le protéger mais également pour lui donner un soutient psychologique sans faille, et c’était exactement ce qu’il venait de faire. Les deux amis s’échangèrent un bref regard qu’ils déchiffrèrent immédiatement.

« Je suis venu alors maintenant j’aimerais savoir pourquoi ce rendez vous ? »

La question essentielle. Ils avaient assez perdus de temps comme ça.
Styller prit alors la parole en s’éclaircissant la voix tandis que Maska gardait un yeux sur l’ensemble du groupe.

[Styller] " Déjà, autant nous présenter. Je m’appelle Styller et lui Maska. Si tu es là Diokine, c’est pour une raison particulière et importante pour nous.
Tout le lycée te connaît comme celui qui a envoyé le chef des Oméga à l’infirmerie. Apparemment, tu connais beaucoup de choses sur ce groupe et tu sembles très bien gérer les problèmes, et c’est bien ce qui te rend si important pour nous. Autant faire bref : moi et Maska avons besoin de tes informations et de ton aide… "

Styller fit quelques pas vers Diokine, passant outre la menace généré par ses hommes de mains. Il reprit.

[Styller] « … En ce qui concerne les Oméga, nous avons besoin de savoir quels lycéens compose le groupe et plus important encore, qui les commande. Nous n’apprécions pas leur agissements et encore moins leur autorité, il faut bien l’avouer. A cela, j’imagine que ça nous fait un point commun…
Ensuite, nous avons besoin de ton aide pour nous sortir d’un pétrin. Un de nos amis, Donf Tanuki, a était attrapé par la CPE et le Proviseur lors d’un de nos coups et il est harcelé pour qu’il dévoile ses complices, à savoir nous. On doit pas se permettre qu’il craque, il a déjà fait du bon boulot pour ne pas tout balancer mais il vont forcément le pousser à bouts.
On a besoin de toi pour le faire sortir d’ici et l'innocenter. On a fait des recherches sur toi, on sait que tu as des parents assez puissants sans compter tes… nombreux moyens de dissuasion. Pour toi, ça doit être facile de l’aider. Tu pourras utiliser tous les moyens que tu voudras pour ça, mais il faut impérativement que le dirlo et la CPE nous lâche tous les baskets et on peu pas réussir sans toi. Voilà pourquoi tu es ici. »

A ses mots, Styller repartit aux cotés de son ami. Il laissait un peu de temps à Diokine pour réfléchir à ce qu’il avait dit. Évidement, il n’allait sûrement pas accepter aussi facilement, mais ce n’était que la première partie du marché après tout. Pour l’instant, il était important de savoir ce que pensait le chien sur cette proposition.
En attendant, le duo restait attentif à toute réaction suspecte…

Le silence commençait à se faire de plus pesant. Diokine prenait tout son temps pour finir sa cigarette et son attitude avant de quoi déplaire. Mais c’était peut-être l’effet recherché afin de déstabiliser les deux garçons. En attendant, Styller et Maska attendaient patiemment une quelconque réponse sans relâcher leur vigilance pour autant.
Finalement, le Berger Allemand termina sa petite pause de nicotine en écrasant sa cigarette au sol puis se pencha en avant sans quitter des yeux Maska.

Styller avait bien remarqué que Diokine n’avait pas décollé son regard du lémurien depuis son arrivée. Même lorsque l’écureuil avait prit la parole, il n’avait même pas réussi à lui subtiliser son attention. Cela avait de quoi l’exaspérer. Il voyait bien que Maska était le seul qui semblait être prit en considération et bien que ce n’était pas le moment pour cela, Styller semblait… jaloux. Il n’avait pas sa détermination mais il faisait quand même des efforts. C’était peut-être ça qui lui portant préjudice, à force de jouer la personne qu’il n’était pas.
Finalement, l’Ingénieur suivit la voix de sa raison : ça ne servait à rien d’éprouver ne serait-ce qu’une once de jalousie pour son ami, au contraire ! Il pouvait profiter du manque de considération de Diokine et des ses gardes à son avantage! Aucun ne savait de quoi il était capable et il était peut-être préférable qu’ils ne le sachent jamais totalement. Si les choses finissaient pas s’envenimer, il pourrait bien les surprendre...

« Et ça me rapporte quoi ? Si je vous aide que faites vous pour moi ? »
[Styller] " Nous somme prêts à te faire profiter d’une partie de nos talents à tous les deux pour réaliser tes plans. "

Styller et Maska s’échangèrent un regard et un signe de tête déterminé. Ils en avaient longuement parlés tous les deux et ils étaient d’accord sur ce point. Bien sûr, l’écureuil avait bien appuyé sur le " une partie ". Les deux secondes recelaient de surprises en tout genre et cela n’aurait pas été stratégique de livrer tout d’un coup. De plus, pas questions pour eux d’en dire trop. Si Diokine avait des questions, c’était à lui de les poser. C’était un bon moyen de lui montrer que si il désirait leur aide, il allait devoir leur demander et pas autrement.

Brusquement, le Berger Allemand se releva de son vieux canapé à la surprise de Styller et Maska. Que lui arrivait-il tout d’un coup ? Les deux amis observèrent le Terminal d’un air méfiant.

« Et qu’est ce qui me prouve que vous n’êtes pas des Omégas venus me piéger ? »

Aussitôt, les deux gardes du corps de Diokine s’approchèrent dangereusement. Styller sentit son cœur s’accélérer dans sa poitrine. La pression avait grimpé d’un cran. Il devait agir vite si il ne voulait pas que cela dégénère.
Pendant ce temps, Maska s’était dressé rapidement entre son ami et les Terminales. Il les dévisagea d’un air plus qu’hostile en serrant les poings. Discrètement, il passa une main derrière son dos. Elle se mit à rayonner d’un faible éclat sombre, pratiquement indétectable surtout dans la pénombre du sous-sol. Les ombres des deux gardes se mirent alors à vaciller très lentement sous leurs pieds. Les pièges de l’Ombre étaient placés et prêts à être utilisés. Au moindre geste brusque, Maska n’aurait plus qu’à libérer son pouvoir et laisser les ombres engloutir les attaquants. Avec ça, ils auraient quelques instants de répit pour s’enfuir. Mais heureusement, le petit lémurien n’eut pas à utiliser ses pouvoirs car Styller s’empressa de calmer le jeu malgré son malaise certain.

[Styller] " Ce qui le prouve, c’est ça : … "

Le jeune Ingénieur plongea sa main sa poche et en sorti un papier froissé qu’il s’empressa d’ouvrir de la manière la plus calme possible pour apaiser les esprits. A côté de lui, Maska commençait à interrompre la manifestation de ses pouvoirs en se glissant aux cotés de son ami. Toute fois, il gardait un œil sur les autres.

Une fois le papier défroissé, Styller le tendit lentement vers Diokine. Sur la feuille était marqué des informations sur ceux qui semblaient composer les Omégas : un Echidné nommé " Hunter " et une Hérissonne appelée " Zalosta ". Seulement deux personnes mais le chien pouvait toujours se faire une idée. Styller et Maska n’avaient pas eus le temps de demander leur nom à tous les échidnés et hérissonnes du lycée, surtout qu’ils n’avaient aucune description physique précise. De plus, ils n'avait que très peu d'informateurs. Mais peut-être que Diokine lui était au courant.

[Styller] " Par contre, on est pas en mesure d’affirmer si ces types font bien partie des Omégas ou non. Peut-être que tu pourrais compléter nos infos maintenant…
En tout cas, elles viennent d’un camarade de classe : Katos. Si tu ne nous crois pas, tu peux toujours aller vérifier ça, si ça te chante… "

C’était un peu méchant de leur part. Après tout, peut-être qu’à cause de ça, Katos aurait des ennuis, mais pour l’instant il fallait bien avouer que c’était lui ou eux. Les deux amis espéraient que ces maigres informations soient suffisantes pour prouver leur non-application au groupe Oméga.
Ils appréhendaient tous les deux ce qui allait se passer maintenant...

-HJ- Désolé du retard, ça m'étais sorti de la tête ! XD -HJ-


Les premières paroles eurent vites fait d’inquiéter sérieusement Styller et Maska. Les informations qu’ils venaient de lui communiquer n’étaient pas d’une grande utilité pour Diokine. Maintenant, il pouvait très bien estimer que l’aide des garçons l’était tout autant. Heureusement pour eux, le chien se fit plus calme qu’ils le pensaient.
Il reparti s’assoir sur le banc et invita Styller et Maska. Ceux-ci, étonnés, s’approchèrent un peu mais évitèrent de s’assoir, par méfiance. Ils ne touchèrent pas non plus aux bières, l’heure n’était pas à l’apéritif de toute manière.
Diokine reprit.

« Si vous m'expliquiez en quoi vos talents pourraient m’être utiles ? Ensuite je verrais si ça vaut le coup de vous aider. »

Styller et Maska s’échangèrent un bref regard. Apparemment, cela restait la seule solution pour qu’ils accomplissent un marché avec le chien.
Même si les paroles de Diokine s’adressaient plus à Maska, c’est Styller qui fut le premier à passer. Il se posta devant Diokine et glissa son sac à dos le long de son bras. Il ouvrit rapidement la fermeture éclaire et plongea sa main à l’intérieur.
Ce qu’il sorti par la suite fut un étrange globe de couleur sombre orné d’une petite série de boutons en sa surface, brillants faiblement. La sphère avait approximativement la taille d’une balle de Handball et semblait plus légère que son apparence le faisait penser. Et pour cause, car lorsque Styller tapota rapidement sur quelques boutons, le globe laissa échapper de longs filets de vapeur avant de se mettre à flotter dans les airs juste devant Diokine. La seconde d’après, la sphère - toujours flottante comme en apesanteur - s’ouvrit en deux et laissa place à une parfaite représentation holographique du Lycée tout entier. Au milieu du plan scintillant, deux points lumineux clignotaient lentement.

[Styller] " Voici une carte Holographique du Lycée, je l’ai construite moi-même. Avec ça, aucun moyen de se perdre. Et regarde bien, tu vois ce premier point lumineux ? C’est moi. Et le deuxième c’est Maska. C'est parce qu'on portent tous les deux une puce de reconnaissance. Avec ça, tu peux l’accrocher à une cible et suivre tous ses déplacements dans l’établissement. Ça doit être très utile pour tes filatures, tu ne penses pas ? "

Puis brusquement, la sphère se rassembla de nouveaux en un bloc avant de retomber mollement et directement dans la main tendue de Styller. Celui-ci rangea rapidement son invention avant de se retourner vers Diokine, un petit sourire au visage.

[Styller] " Évidement, j’ai des tas d’autres trucs encore plus efficaces et intéressants dans mon atelier… "

Le tout dit avec une pointe de mystère. Il fallait espérer qu’avec cette petite démonstration, Diokine accepte. Mais il restait encore Maska à passer.

Le petit lémurien sorti enfin sa fidèle poupée vaudou qu’il cachait depuis un moment. Il la présenta un bref instant à Diokine.
Maska attrapa son collier sur lequel était orné une grande canine d’animal. D’un geste fluide et rapide, il s’ouvrit légèrement l’index et y appuya un petit peu pour que quelques gouttes de sang se mettent à perler. Puis il déposa son doigt sur le visage de la poupée et se mit à dessiner un visage. Aussitôt celui-ci terminé, le sang de Maska se mit soudainement à prendre une teinte rouge étrangement brillante. L’effet ne dura que quelques secondes mais c’était le signe que la poupée était prête à l’emploi.

Sans plus attendre, Maska attrapa le petit bras de la poupée et l’agita brusquement. Au même moment, l’un des gardes du corps de Diokine gratifia à son collègue une baffe des plus magistrales qui claqua dans l’air. La surprise devait être grande pour la victime.
Maska s’adressa ensuite au chien.

[Maska] " Ça, c’est ma poupée vaudou. Elle m’permet de contrôler les mouvements des gens assez efficacement. Elle est géniale pour faire des farces ou pour planter un adversaire. Certains faux pas peuvent provoquer tout un tas d'choses, pas vrai les gars ? "

Maska venait de s’adresser aux gardes du corps de Diokine qui devaient sûrement commencer à se crier dessus.

[Maska] " Et bien sûr, la puissance du Vaudou est bien plus grande que tu pourras jamais l’imaginer. Elle a presque aucune limite. Je garde mes autres secrets pour l’instant, mais qui sait, peut-être que tu pourras en profiter un jour… "

Voilà. Les démonstrations étaient faites. Il fallait espérer que Diokine soit intéressé. C’était à lui d’estimer si les talents des deux garçons seraient bons pour son business et ses plans contre les Oméga.

Plus les secondes s’écoulaient et plus Styller et Maska ressentaient l’inquiétude d’être rejetés malgré leur démonstration. Diokine restait plutôt silencieux et surtout neutre de toute émotion, comment savoir si il était content de ce qu’il avait vu ? Et si il n’était pas satisfait, qu’allait t-il faire d’eux ? Les laisser partir, utiliser leurs dons pour les manipuler ? Avec un type comme Diokine, il fallait s’attendre à tout, voilà pourquoi Styller et Maska restaient sur le qui-vive en attendant sa réponse.

Heureusement, celle-ci fini par arriver. Le chien dégaina son portable et composa un numéro. Il s’adressa ensuite à une fille au bout du fil et au fur et à mesure qu’il parlait, le visage des deux adolescents s’illuminaient d’une satisfaction grandissante. Apparemment, Diokine semblait satisfait. Donf allait bientôt sortir de son mauvais pas, et eux aussi par la même occasion.
Lorsque la conversation téléphonique fut terminée, le Terminal se tourna vers Styller et Maska.

« Votre pote devrait être rapidement sorti d’affaire. Maintenant parlons des nôtres. Explique-moi un peu mieux l’étendu de ce pouvoir. Tu peux l’utiliser sur n’importe qui ? Combien de temps cela dur ? »

Encore une fois, c’était Maska qui restait au centre des attentions. Après tout, la magie Vaudou fait partie des magies les plus intrigantes qui existe, c’était donc normal.
Fier de savoir son importance augmenter aux yeux de Diokine, Maska se décontracta un peu et laissa sa nature de frimeur reprendre légèrement le dessus. Il croisa les bras d’un air supérieur avant de répondre.

[Maska] " Plutôt pas mal, hein ? L’art Vaudou, c’est pas une magie à prendre à la léger, elle peut devenir d’une efficacité redoutable selon le type de personne qui l’utilise. Elle a pratiquement pas d’limites pour les gens comme moi et elle peut être utilisée sur n’importe quoi et n’importe qui, c’est vrai. Rien qu’avec cette poupée, j’peux prendre le contrôle des mouvements aussi longtemps qu’la victime se s'ra pas libéré de l’étreinte magique. Par contre, si elle réussie, j’pourrais plus la contrôler pendant 24 heures. "

Maska avait beaucoup de fierté de parler de son art. Sa grande bouche l’aurait d’ailleurs poussé à expliquer en détails chaque aspect de cette magie si il ne se forçait pas pour rester sur le strict nécessaire. Car avec une famille entière maîtrisant le Vaudou, il y avait de quoi en savoir un rayon là dessus. Surtout que - contrairement à Maska qui détenait un niveau quand même assez faible - ses frères et sœurs - eux - possédaient tous une expertise impressionnante de la magie Vaudou. Mais la plus puissante des prêtresses Vaudous qu’il connaissait, c’était bien sa propre mère, celle qui avait d’ailleurs initiée tous ses enfants à la magie. Le petit lémurien espérait d’ailleurs dépasser un jour son niveau, chose qu’il pouvait parfaitement faire en grandissant.

Maska rangea finalement sa poupée avant de partir sa placer à coté de son ami. Celui-ci avait aussi croisé ses bras sur son torse en dévisageant Diokine. D’un ton calme, il prit la parole.

[Styller] " Je pense que si tu as besoin de notre aide, tu devrais le dire tout de suite, qu’on sache immédiatement si nos talents peuvent bien t’être utile ou non. Vu ta tête, tu sembles déjà avoir une idée derrière la tête, alors vas-y développe. "

-HJ- Désolé du retard et du petit post, faut que je me remette doucement dans le bain ^^’ -HJ-