Un coup, ça bourre [Rowan]

Le centre ville…Viko aimait bien se ballader là bas. Déjà qu’il avait du faire sa course avec l’autre fou à la moto nommé Hunter là dedans…d’ailleurs, le hérisson, fin gouteur de bons alcools, avait remarqué durant sa course contre le jeunot une rue remplie tout plein de bars, aussi variés dans leurs enseignes que dans leurs cartes.
Des bons sakés japonais à l’excellence du millésime français, Viko savait maintenant où se faire une cirrhose du foie.
Le hérisson, chez lui, avait auparavant demandé à son pote Mike si il voulait venir faire la tournée des bars. Après la déception et la frayeur du Winchester, il n’avait pas pu gouter à de la bonne bière dorée à la mousse onctueuse. Et vu qu’il avait con,staté la dégueulasserie de l’alcool de ce trou à rats avec son ami, il s’téiat dit que ce serait bien qu’ils se consolent avec un autre bar.
Mais l’échidné ne pouvait pas. On était samedi, et c’était le jour le plus bondé. Mike avait du engager du personnel, et cela n’était même pas encore suffisant. En effet, étant l’ancien batteur du groupe de Viko, le « Paradise » jouissait d’une réputation qui n’était pas tenue que par le nom de son gérant, mais par la gueule du magasin lui-même qui proposait mille et un instruments.

Le hérisson parcourait les quartiers à vitesse réduite sur sa Daytona, qui pourtant, ne demandait qu’à liberer le troupeau de chevaux fougueux que chevauchait le prof de musique avec force et vigueur. Il se remémora le tracé qu’il avait imposé à Hunter lors de leur course folle…ouais, pas de problèmes, il avait retrouvé la piste, et du coup, la rue en question.

*C’est pas une rue à bars, c’est les portes du paradis ici !* s’émerveilla le hérisson en garant sa Daytona et en plaçant toutes les sécurités nécessaires, empêchant l’hybride de se faire voler sa bécane.

- Binouzes, bières et roteuses en tout genre, me voila ! S’exclama Viko, assez fort pour attirer l’attention de quelques passants amusés.
Tel un enfant devant des magasins de jouets, le prof parcouru les enseignes et regarda les menus de chaque pancarte…son choix se porta sur une enseigne représentant une choppe, et en dessous, écrit en lettres gothiques, « La Rivière Dorée ».

En voila un nom accrocheur ! L’hybride entra dans le bâtiment. A l’intérieur, tout était fait en sorte que le client se sente bien dans cette atmosphère chaleureuse qui rappelait les tavernes des temps anciens. Sauf que dans ces temps susnommés et non suce Nomée comme pourrait le penser certains esprits placés en dessous du pantalon, la machine à pression n’existait pas, permettant de faire sortir d’un petit trou un liquide pas assez visqueux et trop gouteux pour que cela soit du...enfin, passons, voulez vous, sinon, y aura de la censure dans l'air.
Le hérisson, attiré par les mille et une saveurs qui assaillaient son nez, vint s’assoir auprès du bar, accueillit par un tigre ma foi bien sympathique, qui lui souri avant de lui prendre sa commande au hérisson.

Maintenant, il était temps de se bourrer dans la joie et la bonne humeur ! Dommage que le hérisson soit seul, il est toujours plus joyeux de se faire bourrer en prenant un coup avec une connaissance.

Elle avala une lampée de jus. L'amertume était soutenue par une saveur plus chaleureuse, plus forte. Cette blonde était bonne, même s'il fallait y mettre le prix... C'était autre chose que ces Aïeneukêne ou Croquenenbourre. Elles étaient bien pour la consommation quotidienne, mais parfois, il fallait bien marquer le coup... Comme la première semaine de travail de Rowan!

La lézarde était arrivée depuis peu, et elle n'en était encore qu'à sa première bière. Il n'était que cinq heures. Déjà, la veille, Rowan avait fêté son week-end. Mais ce n'était que les préliminaires de cette journée, alors elle était restée plutôt sobre. Elle s'était levée vers onze heures du matin. Au petit déjeuner, des oeufs à la coque, du bacon, un café, du jus d'orange, un kiwi et une crêpe. Puis elle avait pris son déjeuner un peu plus tard que d'habitude, vers treize heures quinze, heure à laquelle elle admira à la télé le magnifique Florent Delagousse. Là, elle avait mangé des saucissons, deux hot-dog, des carottes et des petits pois, une banane et de la mousse au chocolat ensevelie sous de la chantilly. Son après-midi, elle l'avait passé à jouer à Ass of Empire, un jeu de stratégie de référence. Vers quatre heures, elle avait enfourné une baguette de pain dans sa bouche, puis avait enduit ses doigts de nutella qu'elle avait goulument léchés. Enfin elle avait manqué de se casser les dents sur une sucette un peu trop dure, tandis qu'elle se dirigeait vers "La rivière dorée".

Les appétits de Rowan étaient insatiables, alors aucun mal de ventre ne l'avait assaillie. Peut-être l'alcool corrigerait-il le tir. Même si la volonté de la lézarde était de se faire fille de joie et non rejeton de l'excès. Elle regardait les va et viens, si bien qu'elle devait plus passer pour une dépressive alcoolique que pour une travailleuse fêtarde. Surtout qu'elle était seule. C'était d'ailleurs justement pour ça qu'elle surveillait les entrées parfois un peu brusques et les sorties libératrices. Ces yeux s'arrondirent quand ce fut au tour d'un hérisson brun de pousser la porte. Elle l'observa se diriger vers le bar et s'y asseoir. Il ne l'avait pas vue... Quel dommage! Mais elle allait y remédier, immédiatement. Elle se dressa en vitesse, puis alla vers Victor, bière en main. Douée comme elle était, elle percuta quelqu'un qui allait en sens inverse. La divine boisson lui échappa. Elle s'exclama en voyant la bolée lui échapper.

"Ah ma cho..."

Elle s'arrêta dans sa phrase alors que le récipient toucha le sol, se déversant et giclant sur ses chaussures. Elle acheva d'un air désabusé:

"... Pine..."

Le mastodonte qui lui était rentré dedans était déjà parti. A son tour elle reprit sa marche, et enfin vint s'installer à la place libre à gauche de Victor. Avant que le barman s'en aille, elle l'intercepta.

"Même chose pour moi!"

Le tigre lui jeta un coup d'oeil puis après un hochement de tête s'en retourna à ses affaires. Elle se tourna vers le professeur de musique, un masque de fureur feinte déformant les traits de la préparatrice.

"Alors comme ça on snobe ses collègues? Mais c'est vilain ça! Vous mériteriez d'être puni!"

Puis son expression changea du tout au tout, alors qu'elle affichait un sourire resplendissant.

"Mais en fait, c'est ma faute, j'aurai du crier "je suis là, viens à moi!", et j'ai était tellement subjuguée par ton charisme que j'en ai eu la langue coupée. Mais c'est pas grave, on s'rattrape comme on peut! Alors dis-moi Viko, qu'est-ce que tu viens faire là? Tu sais que c'est pas sérieux de picoler à cinq heures de l'après-midi?"

"Alors comme ça on snobe ses collègues? Mais c'est vilain ça! Vous mériteriez d'être puni!"

Hu ? Le hérisson tourna la tête vers sa gauche, et vit donc une connaissance, dont le visage lui fit rappeler lui-même en train d’user d’une longue raclette, frottant avec assiduité et puissance sur un sol mouillé par une machine à café ne pouvant retenir ses effluves.

"Mais en fait, c'est ma faute, j'aurai du crier "je suis là, viens à moi!", et j'ai était tellement subjuguée par ton charisme que j'en ai eu la langue coupée. Mais c'est pas grave, on s'rattrape comme on peut! Alors dis-moi Viko, qu'est-ce que tu viens faire là? Tu sais que c'est pas sérieux de picoler à cinq heures de l'après-midi?"

Elle lui plaisait, c’te nouvelle au hérisson. Il lui répondit avec un sourire voulant tout dire (ouah, la rime, j’vire poète, moi.)

« Ah mais c’est sous ta demande criée sans aucun doute avec passion que je serai venu à toi, moi et mon puissant charisme. Mais me devant te refrener, je me dois de te dire que je ne picole pas. En effet. »

Il brandit sa grosse choppe bien haut, d’une main ferme, et scanda :

« Je déguste, je goute, j’hume, je lèche. La bière, c’est tout un art, un millésime, un fluide sacré qui se doit d’être consommé avec modération. Là, cette boisson te révèle toutes ses saveurs, et bien d’autres choses… »

En effet, pour ce qui est de cette boisson alcoolisé, le hérisson en deviendrait presque lyrique, quand il s’agit d’en vanter les mérites. Il entamait d’abord les préliminaires que tout bon sommelier sait faire étalage. D’abord, on observe : cette mousse généreuse, cette couleur appétissante.
Puis après avoir tâté le terrain en le palpant de tout les côtés, le hérisson, tel le chevalier brandissant sa longue lance et s’élançant à son but, s’enfournait des choppes une à une, les prenant avec frénésie, mais ses papilles ont toujours su sentir les mille plaisirs que savaient donner les différentes bières du monde, surtout les blondes, ses préférées.

En plus, il adorait partager sa grande connaissance sur ce sujet, alors autant le faire avec Rowan. Comme le disait le dicton : la bière, c'est comme le c...la musique : à un, c’est bien, à plusieurs, c’est mieux !

« Mais je pourrais te retourner la question. » Dit-il en la pointant du doigt.
Depuis la « catastrophe » à la salle des profs, Viko avait Rowan à la bonne. Elle était chaleureuse, sympathique, au moins quelqu’un qui n’avait pas un balai dans le cul…à moins que ce ne soit autre part ? Le constat reste que maintenant, ils sont là à se faire chacun une bonne blonde, une sorte de Mike au féminin pensait le hérisson.

« J’adore voyager, découvrir de nouvelles saveurs. J’adore les belges, pas toi ? Patron, deux « Fruits défendus », bières belges, j’offre la tournée à la mam’zelle. «

Puis il chuchota à l’oreille de la lézarde.

« Et puis, bon, personne n’a besoin de savoir qu’on se bourre à grand coup à cinq heures de l’après-midi, n’est-ce pas ? Après la belge, si on allait se faire les bibines des différents bars du coin ? »