School Project !
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

School Project !


 
AccueilPortailDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

 

 Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse]

Aller en bas 
+2
Viko
Venioc
6 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Kyliam
CPE Lance-Flamme
CPE Lance-Flamme
Kyliam


Messages : 150
Date d'inscription : 16/06/2009
Age : 47
Localisation : Derrière toi à te surveiller

Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse]   Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 EmptyMer 4 Nov - 15:25


Ce fut la lumière du soleil qui le réveilla, le lendemain. Il avait l'impression de n'avoir dormi que quelques minutes, il était encore fatigué. Il s'aperçut qu'il était seul dans la pièce. Presque seul, Angel, debout sur son ventre, le regardait en penchant la tête.
- Bonjour, marmonna le métis en s'étirant.
- Chao, chao ! s'exclama joyeusement le chao en lui tendant les bras.
- Je sais, il faut que je me lève, où sont les autres ? demanda-t-il.
Kenny n'attendait pas de réponse, il ne comprenait pas ce que lui disait de toute façon la créature, c'était purement rhétorique. Pourtant Angel désigna la porte de sa petite patte en répétant toujours le même mot.
Kenny fut plutôt étonné, il ne s'attendait pas à ce que le chao le comprenne d'autant plus qu'il avait parlé en anglais.
- Tu me comprends ? demanda-t-il.
Pour toutes réponses, le chao s'accrocha à une mèche de ses cheveux en criant gaiement.
- Évidemment, c'était trop beau, marmonna le chercheur en se dégageant de l'étreinte de son petit compagnon.

Rapidement Kenny enfila son pull, installa le chao dans la capuche puis engloutit un fruit en descendant de la maison. Au pied de l'arbre, Selic était en grande conversation avec Maco. Tilia dévorait des yeux les hybrides qui curieux, s'étaient rapprochés d'elle. Il y avait toutes sortes d'animaux, la plus parts ne dépassaient pas le mètre cinquante, Maco les dominait tous. Kenny s'approcha du sage et du hérisson pour les saluer et très vite une petite troupe se forma pour escorter les humains vers leur destination. Le métis reconnu le cerf qui les avait déjà conduits la veille. Deux autres Mobiens les accompagnaient : une loutre et un félin, tous deux armés d'une lance et d'un arc. Maco marchait en tête à vive allure.

- Tu as vu le Grand Conseil ? demanda Kenny au hérisson en s'approchant de lui.
- Oui, enfin j'ai vu deux Sages qui se chargent de faire prévenir les autres. Le Grand Conseil ne se réunit que pour gérer les problèmes de façon très occasionnelle, mais il y a toujours deux ou trois Sages qui restent sur place au cas où. J'ai vu Acem et Ishtala.
- Combien y a-t-il de Sages ? Que dois-je faire pour m'adresser à eux ? Je ne voudrais pas commettre d'impairs.
- Il y a neuf Sages, chacun représentant une des dix communautés d'hybride excepté les loups. Tu connais déjà Maco. Demain soir nous serons dans la capitale de Mobius chez Mouna. Acem vient du désert. C'est lui qui préside le Grand Conseil. Ishtala représente l'archipel de Titaua, Shilt mon propre clan ; les nomades. Méfie-toi de Pichak du clan des échidnés, c'est le plus jeune et le plus récent élu des Sages du Grand Conseil. Il a très mauvais caractère. Il y a encore les représentants des Atliquiciens, des Atanarjuatiens et des Natifs du Ciel, mais je ne les ai jamais vus. Réponds aux questions et ça se passera bien. Le Grand Conseil ne s'intéresse pas au protocole, uniquement à la sincérité de tes propos.

Kenny ne se sentait pas rassuré pour autant, il avait déjà oublié la moitié des noms que lui avait donnés le hérisson. Il préféra changer de conversation avant d'avoir la tête qui tourne.
- Pourquoi certains d'entre vous portent-ils des vêtements. Kyliam et Maco en ont mais ni toi ni les autres villageois ?
Selic s'arrêta en ouvrant grand les yeux. Il regarda le métis essayant de savoir s'il se moquait ou si sa question était réellement sincère. Puis il répondit comme si c'était l'évidence même.
- C'est ainsi qu'on désigne un poste important. Maco est un Sage. Tous les sages portent des vêtements. Tu n'as pas un rôle d'importance pour les tiens ?
- Non, enfin si mais, nos vêtements ne nous servent uniquement à nous protéger du froid. Kyliam aussi est une Sage ?
Le hérisson secoua négativement la tête.
- Non mais elle occupe un rôle majeur pour les échidnés. Te rappelles-tu de l'île flottante ?
- L'île des Anges oui, je ne sais toujours pas comment elle vole.
- Kyliam en est la gardienne.


En à peine une journée de marche, ils avaient atteint la lisière de la forêt. En suivant le cours d'une rivière, ils arrivèrent dans un petit village dont les quelques maisons étaient reparties entre les arbres, au sol. Au-delà, on pouvait apercevoir une étendue plus vallonnée. Kenny s'attarda un moment à la contemplation du paysage. Ils étaient à la frontière du territoire des collines vertes, le berceau de la civilisation hybride.

Les voyageurs furent accueillis à bras ouverts par, Samaraï la laie, qui dirigeait ce petit hameau. Elle leur offrit le gîte dans sa modeste maison ainsi que le produit de la cueillette de ses deux jeunes enfants. Ils passèrent la soirée à compter leur aventure à la laie tandis qu'Inke jouait avec les marcassins. Samaraï écouta avec attention le récit des voyageurs puis elle les installa pour la nuit. Kenny n'eut aucune difficulté à s'endormir, la marche de la journée et toutes ces nouvelles rencontres l'avaient épuisé. Ils se remirent en route dès l'aube et comme prévu ils arrivèrent dans la capitale à la tombée de la nuit.

Kenny et Tilia furent sidérés par l'ampleur de la ville, car contrairement à ce qu'ils avaient vu jusqu'à maintenant, Sérétinia, la capitale de Mobius n'avait rien d'un village de petites chaumières ou de cabanes dans les bois comme Kamel'ch. C'était bel et bien une grande métropole. Des routes pavées, des maisons à plusieurs étages en brique ou en pierre, des commerces où les hybrides s'agitaient en cette fin de journée. Pourtant ils s'arrêtaient pour regarder curieux et craintifs les étrangers qui venaient soudain de faire irruption dans leur ville. Kenny fut plus surpris par la population que par les bâtiments. Jusqu'à maintenant il n'avait rencontré que des mammifères et avait naïvement conclut qu'ils composaient la population hybride. Mais dans les rues étroites de Sérétinia, il y avait également des reptiles et quelques oiseaux.

Maco les guida jusqu'à une grande bâtisse, digne d'un petit château. Ils y furent accueillis par des abeilles qui s'inclinèrent légèrement devant le panda et jetèrent des regards soupçonneux aux humains. On les introduisit dans une grande salle de réception. Une large table de bois était déjà dressée en son centre, aux fenêtres de lourds rideaux avaient été tirés cachant les derniers rayons de soleil. La pièce n'était éclairée que par des chandeliers fixés aux murs et au plafond. Au fond de la pièce, au bout de la grande table, se tenait un magnifique papillon aux ailes multicolores. Une chevelure bleue scintillante encadrait son visage fin vert clair tandis que ses grands yeux dorés se posaient avec bienveillance sur les humains et le jeune loup. Kenny sut immédiatement qu'il s'agissait de Mouna grâce à la longue robe bleue et aux nombreux bijoux qu'elle revêtait.

- Bienvenue à Sérétinia étrangers ! dit-elle d'une voix cristalline en les invitant à s'asseoir autour de la grande table.

De nouveau ils passèrent la soirée à conter leur aventure. Mouna semblait très attristée d'apprendre que les loups avaient refusé la proposition. Selic expliqua aux humains que le papillon avait beaucoup œuvré pour que leur bannissement prenne fin. Mais Mouna ne perdait pas espoir et passa la majeure partie de la soirée à discuter avec Inke. Maco lui s'intéressait plus particulièrement aux humains. Il avait une véritable curiosité pour ses êtres venus d'un autre monde. Ils furent couchés chacun dans une chambre avec de vrais lits. Même si ceux-ci étaient un peu justes pour les humains, Kenny apprécia de dormir pour la première fois depuis des mois sur un matelas, même si ses pieds dépassaient largement du lit.


Le lendemain, ils se remirent en marche pour quelques heures, Mouna les accompagnait. Elle se déplaçait en volant sans jamais toucher le sol. Ils s'arrêtèrent de nouveau dans un petit village où Mouna et Maco les laissèrent pour se rendre au Grand Conseil emmenant avec eux Inke. Les humains et le hérisson étaient logés chez une vieille loutre veuve. Elle se déplaçait à l'aide d'une canne mais avait toujours le sourire. Profitant d'un repas préparé par leur logeuse, les humains passèrent leur temps à spéculer sur les intentions des hybrides. Kenny tenait autant que possible s'exprimer en Mobien devant les Sages et s'entraîna avec Selic jusqu'au retour du jeune loup.

Lorsqu'il rentra enfin, il semblait ravi et satisfait de sa visite. Il était venu chercher les humains, le Grand Conseil était prêt à les recevoir. Inke guida ses amis jusqu'à une petite clairière ombragée. Au centre, assis sur des troncs d'arbres coupés, il y avait plusieurs hybrides qui les attendaient. En plus de Maco et Mouna, Kenny identifia sans peine Pichak, un échidné rouge aux épines attachées par un large ruban mauve qui les regardait avec méprit. À ses côtés jetant le même regard, un ours blanc était en grande discussion avec lui. Discussion qui cessa lorsque les humains débouchèrent dans la clairière. Il y avait également une iguane verte trépignant sur place. Ses grands yeux roses lançaient des étincelles, il était visible qu'elle n'attendait qu'une chose : harceler de questions les humains et elle se contenait avec peine. Mais celui qui impressionna le plus les humains fut un scorpion à la carapace brillante noire. Il fut le seul à se lever pour s'approcher des humains, la queue recourbée au dessus de sa tête. Tilia ne put refréner un mouvement de recule tant l'arachnide était impressionnant.

- Bienvenue sur notre monde étrangers, je suis Acem, se présenta poliment le scorpion d'une voix grave mais rassurante.
Il se tourna vers ses compagnons pour les présenter à leur tour.

- Vous connaissez déjà Mouna et Maco. Voici Kamon et Pichak, dit-il en désignant l'ours et l'échidné.

Il n'eut guère le temps d'aller plus loin, l'iguane s'était levée à son tour pour se précipiter vers les voyageurs, elle parlait si vite que Kenny saisissait à peine ses propos. Avec un sourire, le scorpion la calma en posant sa main sur son épaule.

- Ishtala, tout comme nous tous, voudrions vous connaître mieux. Expliqua calmement Acem en fixant l'iguane.

Celle-ci poussa un long soupir et regarda d'un air suppliant les humains. Kenny pensa à cet instant que le reptile tenait plus d'une enfant hyperactive que d'une Sage dirigeant une planète entière. Acem les invita à s'asseoir sur les troncs vides et Kenny leur raconta leur périple dans les moindres détails. Il ne voulait rien omettre. Lorsqu'il eut fini, le Grand Conseil par la voix d'Acem leur expliqua ce qu'ils avaient découvert au beau milieu d'une contrée que tous croyaient vierge.

- Il y a peu nous avons voté le retour des loups, leur bannissement n'ayant plus aucun sens mais nous ne voulions pas les faire revenir sans terre pour s'installer. Or la majeure partie du Grand Territoire est déjà occupée ou invivable. Il ne restait qu'une zone libérée par le clan des nomades près de la côte. Il était convenu que ce territoire irait serait réservé aux loups. Notre surprise fut donc totale lorsque nous avons découvert que d'étranges machines y creusaient des trous énormes. Le Grand Conseil a ordonné la destruction des machines en prenant garde à ne pas toucher les étrangers qui les commandaient et très vite les machines ont cessé toutes activités. Nous pensions en avoir fini mais il y a quelques jours d'autres engins sont venus, plus dangereux que les précédant. Nous ne pouvons plus nous en approcher sans dommage.

Le scorpion fit une pause en fixant le métis dans les yeux. Kenny avait l'impression qu'Acem lisait en lui comme dans un livre ouvert. Son regard doré le pénétrait au plus profond de son âme.
- Êtes-vous venus pour nous envahir ? demanda enfin l'arachnide.
Kenny voulu d'abord réfuter cette idée qui lui semblait absurde mais les paroles du général lui revinrent en mémoire.
- Nous ne savions pas que cette planète était habitée mais je suis persuadé que maintenant que nous avons fait votre connaissance nos dirigeants voudront vous rencontrer et qu'ils arrêteront les machines. Dit-il.
- Nous souhaiterions également les rencontrer ! affirma Mouna en descendant de l'arbre où elle s'était installée.
- Comment sont les machines ? demanda Tilia qui voulait savoir ce que les militaires tramaient dans cette partie de la planète.

Kenny traduisit la question et la description de l'échidné, le seul présent à les avoir déjà vues, l'inquiéta d'autant plus.
- Il y en a de toutes sortes, certaines les plus anciennes ont plus de dix fois ma taille, de couleur jaune ou orange et creusent de profonds trous qui sont presque aussitôt remplis par d'autres machines de formes différentes mais de même couleur. Et les autres sont blanches plus petites, elles ont deux bras et quatre jambes. Elles sont capables de cracher du feu, ou des projectiles. Celles-ci sont arrivées il y a peu de temps et sont dangereuses. Les humains sont dangereux.

L'hybride avait prononcé cette dernière phrase en serrant les dents, à demi mot, en jetant un regard haineux aux deux humains.
- Je suis certain qu'il s'agit de machines de construction, mais je ne vois pas pourquoi Johnson voudrait construire une base ici alors que nous sommes déjà installés sur l'autre continent. S'interrogea Kenny.
- Ils veulent construire une autre base pour étendre la colonie. Le général nous a bien dit que c'était sa mission. Souffla la jeune femme.
- Je sais, mais Johnson est quelqu'un de raisonnable, il ne doit pas savoir que ce terrain est occupé, il faudrait le prévenir.
- Et comment veux-tu le prévenir, la radio est fichue depuis qu'on a traversé.
Kenny affirma de la tête, Tilia avait raison, le téléphone qu'il avait emmené avait mal supporté son bain forcé dans la cascade, de même que son appareil photo.
- Je pourrais les prévenir ! Proposa le hérisson.
- Comment tu ne peux pas retourner à la base maintenant que la Grande Marée est finie, objecta Kenny.
- Non, le plus simple serait d'aller voir ces fameuses machines, il doit bien y avoir des gens qui assurent la maintenance. Suggéra Tilia.
Selic et Kenny échangèrent un regard. C'était effectivement la meilleure solution. Pendant leur petite discussion, les Sages étaient restés silencieux, seuls l'échidné et l'ours chuchotaient entre eux.

Le hérisson rapporta au conseil son idée de prendre contacte avec les humains du chantier qu'ils approuvèrent avec un peu de réticence. Acem lui donna la position du campement hybride qui surveillait de loin les machines et lui recommanda la prudence.
Avant de partir, le hérisson confia à Inke la charge de veiller sur les humains et de traduire pour le conseil si Kenny éprouvait de la difficulté.

Les hybrides reprirent leur interrogatoire qui dura le reste de la journée, ils voulaient mieux connaître les humains. Ishtala était avide de connaissances, posant dix questions à la fois.
- Peux-tu nous apprendre ton langage ? demanda-t-elle vivement au bout d'un moment.
Elle sauta littéralement de joie lorsque le métis répondit par l'affirmative. L'iguane se précipita vers le chercheur voulant visiblement commencer son apprentissage immédiatement. Encore une fois le scorpion refreina l'enthousiasme de son amie.
- Il se fait tard rentrons au village.


Selic se mit en route aussitôt qu'Acem lui ait expliqué où étaient les machines. Il lui conseilla de se rendre au campement que les hybrides avaient établi avant d'entreprendre quoi que ce soit. Le hérisson voulait atteindre le campement avant la nuit, il lui fallait traverser la montagne et la moitié de la plaine mais cela ne le dérangeait pas. Ce chemin, il l'avait emprunté des centaines de fois : c'était celui qui le ramenait chez lui. Plus que sa mission, la perspective de revoir les siens après plusieurs mois d'absences l'emplissait d'impatience. Il arriva dans le petit bois où les nomades avaient élu domicile, trouver le campement fut fort simple pour lui. Les lunes se levaient lorsqu'il pénétra dans le camp où il fut accueilli par Shilt, un puma à la carrure athlétique. Le félin le conduisit dans une tente de feuillage où un aigle à tête blanche était assis près d'un foyer. Le rapace portait une large ceinture signe de son rang et un cataplasme lui immobilisant l'aile gauche. Contrairement à tous les sages, Shilt détestait porter des vêtements, il se débarrassait de son gilet dès qu'il quittait le Grand Conseil. Selic le mis au courant de son projet, ce qui n'était pas pour plaire au puma. Il appréciait beaucoup Selic qui avait grandi avec son fils cadet. Le voir revenir auprès des siens lui rendit le sourire qu'il avait perdu depuis que les humains avaient repris les travaux. Mais sa folle idée l'inquiétait, il ne tenait pas à perdre un membre de son clan.

- Ce n'est pas raisonnable, ces machines sont dangereuses, elles ont déjà blessé deux natifs du ciel qui effectuait une reconnaissance. Tarok également a été blessé, dit-il en fronçant les sourcils.
- Mais je vais bien, d'ici quelques jours, je pourrais de nouveau voler, s'exclama l'aigle qui leva ses yeux dorés sur le hérisson.
Selic n'avait encore jamais rencontré le Sage des natifs du ciel mais Tarok était connu pour sa patience et sa sagesse.
- Je peux leur parler et les comprendre, je leur expliquerais que je veux juste voir le général. Insista Selic.
- Les machines utilisent de petits projectiles de métal pour nous empêcher d'approcher ! Expliqua le rapace.
- Je suis rapide, plus que quiconque ici !
- Très bien, je te connais tu n'en ferras qu'à ta tête de toute façon mais passe la nuit ici, pour te reposer. Répliqua malicieusement le puma.

Il lui désigna une tente un peu à l'écart des autres. Juste devant, auprès d'un feu de camp, des hybrides hérissons s'activaient à préparer un repas. Selic remercia le félin du regard avant de rejoindre sa famille. Une des hérissonnes, qui écossait une noix de coco, la lâcha de surprise en le voyant approcher. Lentement elle se leva pour venir à sa rencontre tandis que ses yeux émeraude s'emplissaient de larmes. Sans un mot, il l'enlaça tendrement avant de rejoindre la tente. Les autres hybrides avaient le sourire mais n'osèrent les interrompre. Finalement, ils se retrouvèrent tous dans la tente pour le repas. Selic leur raconta son périple et sa rencontre avec Kenny.

- C'est bien dommage que les loups soient aussi butés, mais d'un autre côté si ils ne veulent pas revenir alors nous n'avons plus à défendre ce territoire autant le laisser aux machines. Commenta le plus âgé des convives.
- C'est plus complexe que ça, père. Inke pense que son peuple pourrait venir mais il lui faut du temps pour les convaincre. Répondit Selic. Quant aux machines, on ne peut de toute façon pas les laisser creuser n'importe où. J'irais les voir demain.

Ce furent des protestations qui répondirent à sa déclaration, Selic s'y attendait mais sa décision était prise. Ne voulant pas finir cette soirée à se disputer le bien fondé d'une telle entreprise avec ses parents, le hérisson noir changea de conversation.

- Pourquoi es-tu ici Sypria ? Où sont tes parents et le reste du clan ? Demanda-t-il à la hérissonne aux yeux verts.
Ce fut son père qui lui répondit avec un large sourire.
- Shilt ne voulait pas que nous soyons tous exposés au danger, si les machines avaient décidé d'attaquer le camp, seuls quelques guerriers sont venus ici. Sypria a voulu venir avec nous pour t'attendre.
La hérissonne baissa la tête, ses fines épines jaune orange cachaient son visage mais ne dissimulaient pas la rougeur subitement apparue sur ses joues.
- Je voulais juste me rendre utile, essaya-t-elle de se justifier.
- Si vraiment tu veux aller à la rencontre des machines demain, tu dois te reposer Selic, s'exclama sa mère en se levant.

Le hérisson approuva bien qu'il n'ai nul envie de dormir, et prétextant un besoin d'air frais, sortit de la tente en promettant de revenir vite. Sypria le suivit. Dans le campement tous étaient déjà endormis, le silence de la nuit les enveloppait. Il n'y avait maintenant plus personne à l'extérieur mis à par les deux hérissons. Sypria glissa sa main dans celle de Selic sans dire un mot, ils n'en avaient pas besoin. Ils s'assirent près d'un arbre et la hérissonne orange posa sa tête sur l'épaule de son compagnon.

- Promets-moi de revenir vite, dit-elle au bout d'un moment.
- Je suis toujours revenu, répondit le hérisson en souriant.

Elle afficha elle aussi un sourire mais triste. Elle avait espéré que Selic une fois rentré de sa mission pour le Grand Conseil serait resté avec elle. C'était ce qu'ils avaient prévu, mais le savoir encore parti pour une mission dangereuse de surcroît l'inquiétait. Mais comme à son habitude la hérissonne n'en laissa rien paraître. Ils passèrent une bonne partie de la nuit à parler, évoquant de vieux souvenirs, se projetant dans un avenir incertain. Puis, ils s'endormir dans les bras l'un de l'autre.


Selic s'éveilla lorsque les premières lueurs de l'aube vinrent percer le feuillage de l'arbre sous lequel ils s'étaient endormis. Sypria était blottie contre lui et ce fut avec précaution, pour ne pas la réveiller qu'il se dégagea.

- Bien dormi les amoureux ! s'exclama une voix criarde dans son dos.

Le hérisson sursauta ce qui tira sa compagne du sommeil. Selic leva la tête et lança un regard noir au jeune félin qui en équilibre sur une des branches de l'arbre, riait à gorge déployée de sa plaisanterie. C'était un puma à la toison ocre parsemée de taches blanches, il portait en bandoulière un arc et un carquois d'où dépassaient des flèches acérées.

- Dépêche-toi, mon père t'attend. Finit-il par dire une fois calmé en descendant de son perchoir.
- J'arrive. Le temps de dire en revoir à Sypria. Marmonna le hérisson noir.
Le félin les regarda un moment en souriant puis d'un signe de la main les salua avant de s'éclipser.
- Il faudra que je pense à le remercier ! Murmura pensivement la hérissonne en regardant le puma s'éloigner.
- Qui ? Ospac ? Alors qu'il vient de te réveiller ? S'exclama Selic encore en colère après le félin.
- Oui, sinon tu serais encore parti sans rien dire. Dit-elle en fixant son regard émeraude dans celui de son compagnon.

Selic baissa la tête, c'était effectivement son intention, il aurait voulu ne pas avoir à dire en revoir à la jeune hybride orange, c'était à chaque fois source de douleur et mal-être. Mais Sypria détestait cette attitude. Pourtant, ne voulant pas mettre en retard son ami, ni l'embarrasser, elle l'embrassa puis partit vers la tente familiale sans se retourner.

Selic resta un moment seul, perplexe. Il connaissait Ospac depuis leur enfance, le puma s'était toujours comporté en grand frère pour lui et cette fois encore il avait agi de la meilleure façon qu'il soit. Selic n'aurait pas été tranquille en partant ainsi la sachant fâchée. Traînant légèrement le pas, Selic se dirigea vers la tente de Shilt.

Après avoir maintes fois discuté d'un plan d'action, Shilt, Tarok et une dizaine de guerriers dont Ospac escortèrent Selic jusqu'aux machines. Le chantier était installé à quelques kilomètres du campement hybride. Tapi derrière un bosquet d'arbres, Selic put constater l'ampleur des dégâts. Il s'était attendu à un campement similaire à celui du désert, il n'en était rien. Des centaines de machines, qu'ils n'avaient vues que sur les illustrations de Kenny œuvraient à construire des bâtiments. Le périmètre du chantier s'étendait sur plus d'un kilomètre de large, le long de la côte et était encadré par des appareils que Selic n'avait jamais vus. Ceux-ci étaient petits au regard des bulldozers, se tenant comme des bipèdes. Les bras dirigés vers l'extérieur du chantier. Il y en avait de deux sortes, les premiers plus lourdement armé mais moins massif se mouvaient sans pilote. Les autres moins nombreuses possédaient un habitacle à leur sommet où le hérisson discerna un humain en treillis. Il reconnaissait ces vêtements, c'était les mêmes que le général et ses hommes, seul les décorations sur les épaules et le torse différaient.

- Je vais m'approcher de celle-là, expliqua le hérisson en désignant un des militaires.
- Ce sont les plus dangereuses, s'exclama Shilt, les autres visent souvent au dessus de nos têtes. Ce sont celles-là qui ont blessé les nôtres.
Le hérisson fit un signe de tête, mais resta sur son idée.
- Elles me permettront de prendre contacte avec les humains qui sont à l'intérieur.
- Nous allons te couvrir ! proposa Ospac en saisissant son arc.
Shilt approuva puis dispersa ses guerriers en silence tout autour de la zone. Lui même avec l'aigle, se prépara à intervenir en cas de besoin.
- Laisse-moi aller avec toi, demanda Ospac au hérisson alors que celui-ci se préparait à approcher des machines.
- Non, je ne veux pas effrayer les humains, et tu es le meilleur archer de tous, je préfère te savoir couvrant mes arrières, refusa Selic.
Il se leva, et s'approcha lentement des machines qui ne l'avaient pas encore repéré.

Shilt n'était pas rassuré, Selic avançait lentement vers les machines, les mains en évidence. Les robots l'avaient maintenant repéré et aussitôt plusieurs d'entres-elles avaient braqué leurs armes vers lui. Le puma redoutait de le voir s'effondrer à tout moment. A ses côtés, Ospac avait déjà engagé une flèche sur son arme bandée. Selic parla alors dans une langue étrange, que les habitants des machines semblèrent comprendre puisqu'ils répondirent. S'ensuivit une courte discussion entre le hérisson et les humains puis les machines baissèrent leurs armes pour le laisser entrer sur le chantier.

- Il a réussi, souffle Shilt presque étonné de la chance et l'audace de Selic.
- Je n'en doutais pas père, s'exclama Ospac en rangeant sa flèche. Que fait-on maintenant ?
- On attend, murmura l'aigle qui regardait le messager entrer dans un étrange véhicule.


Dernière édition par Kyliam le Sam 28 Nov - 10:42, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://esprit-libre.urtopic.com/index.php
Viko
Corps Enseignant
Corps Enseignant
Viko


Messages : 236
Date d'inscription : 17/06/2009
Age : 32

Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse]   Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 EmptyVen 27 Nov - 23:45

Bon, bon, bon...

Je n'ai vu que trois petites fautes que j'ai perdu de vue, désolé, mais sinon, que dire sur ce chapitre ?

L'intrigue continue, doucement, surement, ça me laisse l'impression qu'une énorme chose se prépare à la suite. Du sang, de la chique et du molard !

Je ne peux dire grand chose sur ces chapitres, peut-être faire gaffe à la ypographie utilisée vers la fin du chapitre, ça fait mal aux yeux et c'est pas sexy à lire, mais le contenu étant addictif, je continue la lecture avec grande attention ^^
Revenir en haut Aller en bas
Kyliam
CPE Lance-Flamme
CPE Lance-Flamme
Kyliam


Messages : 150
Date d'inscription : 16/06/2009
Age : 47
Localisation : Derrière toi à te surveiller

Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse]   Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 EmptySam 28 Nov - 10:49

Merci pour le com Viko. Hum oui il y a un eu un problème avec la mise en page. J'ai oublié des balises.^^' Enfin c'est corrigé. D'ailleurs une partie du texte était passée à l'as. Allez savoir pourquoi ?



Kenny, Tilia et Inke sont enfin parvenus à destination. Ils ont rencontré le Grand Conseil. C'est quelques hybrides qui dirigent la planète entière. Ceux ci leur apprennent une nouvelle étrange. Les humains ont entrepris un chantier sur leur territoire. Évidement les hybrides ne se laissent pas faire et Kenny suggère d'arrêter tout simplement en parlant avec le général. Selic se retrouve donc avec pour mission de retrouver le militaire. Après un passage rapide chez les siens, il s'envole pour le Santa Maria.

A bord, il va aller de découvertes en déceptions. Alors qu'il croyait régler rapidement cette affaire pour revenir auprès de son amie. Le voila embarqué dans une véritable guerre.




Chapitre 9 : Mutinerie



Le général Trevor Johnson était un militaire de carrière aux nombreuses décorations. Il avait, toute sa vie, servi de son mieux sa patrie. Il avait vu de nombreux conflits, de nombreuses choses étranges dans sa vie et savait réagir en conséquence. Ses qualités de meneur et son jugement aiguisé l'avaient désigné comme chef de l'expédition. Il en était fier et souhaitait s'acquitter au mieux de sa tâche. Le Terre était polluée et surpeuplée. Depuis longtemps les autorités gouvernementales de la planète cherchaient un moyen de faire émigrer la population sur un nouveau site. Lorsque Mobius avait été découverte, la mission Nouveau Monde avait été organisée dans un unique but : Déterminer la viabilité de la planète et le cas échéant y établir une colonie. Johnson s'était déjà acquitté de la première partie de sa mission, mais la seconde lui paraissait impossible. Cette nouvelle terre appartenait déjà à ses habitants. Trevor avait donc renoncé à implanter une colonie mais il caressait toujours l'espoir de vivre en bonne entente avec les hybrides. Sa rencontre avec le hérisson noir l'avait conforté dans cette idée. C'était pour cela qu'il avait fini par accepter l'expédition de Shinzen. Malgré le rapport sur l'altercation du désert que lui avait transmis le docteur Shinzen, il espérait que Smith réussirait à convaincre les loups de leurs bonnes intentions.

Le général, installé dans son bureau à bord du vaisseau, étudiait attentivement les derniers relevés topographiques. Ils avaient cartographié une centaine d'îles dans l'océan qui séparait les deux continents. Ils y en avaient beaucoup d'autres, mais bien trop petites pour pouvoir les mesurer précisément de l'espace. Un phénomène météorologique intriguait également les savants. Un brouillard magnétique assez épais déviait toutes les ondes. Il se déplaçait autour de la planète traçant une ellipse parfaite et régulière. C'était un mystère de plus que recelait cette planète avec ses trésors de la nature. Trevor était finalement bien content de pouvoir annuler les travaux. Il doutait que les humains soient capables de préserver ce bijou. Johnson était un amoureux de la nature et voulait avant tout protéger ce petit paradis de la folie destructrice des siens. Le téléphone intérieur se mit à sonner le sortant de sa rêverie. Il appuya distraitement sur l'interphone et son aide de camp apparut à l'écran l'air préoccupé.

- Qu'y a-t-il ? demanda le général.
- Une communication de la planète pour vous.
- Smith ?
- Non, le hérisson. Selic !
Trevor accueillit la nouvelle avec un grand sourire. Il avait tellement attendu des nouvelles des deux chercheurs, qu'il en oublia un instant les remontrances qu'il s'était promis de leur administrer pour avoir désobéi.
- Ils sont revenus au campement ? Passez-moi la communication !
- Non Général, il est sur le chantier avec les ouvriers.

Johnson resta bouche bée. Sur le chantier ? Avec les ouvriers ? C'était impossible l'accès au chantier était interdit depuis des semaines. La stupeur fit place à une colère sourde. Sa première idée fut que la Robcorp, lasse d'attendre son accord, s'était arrogé le droit de reprendre le travail. Mais après réflexions, trop de choses ne collaient pas. Comment de simples civils avaient pu obtenir l'accès aux navettes de transport ? Seuls lui et Smith signaient les autorisations. La réponse s'imposait d'elle-même : Smith.
D'ordinaire très calme en toute circonstance, Johnson se sentit trahi par son subordonné et cela le mettait dans une colère noire.

- Envoyez une navette le chercher et appelez-moi Fart en urgence. Sortez tous les dossiers de la Robcorp ! Aboya le général.

Jamais son aide de camp ne l'avait vu dans une telle rage et il s'empressa de se mettre à la tache. Il appela la secrétaire de Fart, puis dépêcha la navette pour finalement rassembler les documents. Il venait de finir lorsqu'il obtient le sous-directeur de l'entreprise de robotique. Dans son bureau, Trevor malmenait son stylo, cela calmait ses nerfs. Lorsque l'écran s'alluma de nouveau se fut sur le visage ensommeillé mais rayonnant de Steve Fart.

- Qui vous a donné l'autorisation de reprendre les travaux ? Le questionna le général en essayant d'être le plus calme possible.
Fart se renfrogna. Non seulement Johnson le réveillait à quatre heures du matin, mais en plus, il n'avait même pas la politesse de lui présenter ses salutations.
- Bonjour, Général ! Le colonel Smith, bien entendu ! Qui d'autre ? Grâce aux robots sentinelles, il n'y a pas eu d'attaque et les travaux avancent bien.
- Les robots sentinelles ?
Juste à ce moment, l'aide de camps entra dans la pièce sans prendre la peine de frapper. Il posa sur le bureau des disques de sauvegarde et une pile de dossiers. Il en ouvrit un de couleur rouge juste sous le nez de son supérieur. A la première page, en caractères gras était imprimé : « Véhicules armés ». Johnson parcourut rapidement le dossier et ce qu'il y découvrit lui glaça le sang. Une note ordonnait d'abattre tout hybride s'aventurant sur le chantier.
- Depuis combien de temps avez-vous repris les travaux ? demanda Johnson sans lever les yeux du dossier.
- Dix jours, je ne comprends pas, j'ai obtenu l'accord de…
- Pas de moi ! Smith n'avait pas à prendre une telle décision sans mon consentement. J'espère que cette malheureuse initiative n'aura pas de conséquence sur nos futures relations avec les hybrides. S'emporta l'officier.

Trevor essaya de procéder avec méthode, il devait impérativement comprendre ce qu'il s'était passé dans son dos. Plus calmement, il reprit sa conversation avec le bureaucrate. Ils discutèrent encore longtemps, Johnson voulait absolument savoir tout ce qui s'était passé sur le chantier depuis ces dix jours. Lorsqu'il mit fin à la communication, on lui annonçait l'arrivée de Selic. Le général l'accueillit dans son bureau.


Le hérisson était encadré par deux militaires qui le guidaient jusqu'au bureau de Johnson. Sur le chemin, il avait croisé plusieurs humains le dévisageant d'une façon qu'il trouva bien désagréable. Ce même regard soupçonneux qu'avaient eu les siens pour Kenny et Tilia. Il commençait à comprendre ses amis terriens lorsqu'ils avaient découvert leur civilisation. Tout autour de lui était source d'émerveillement et de curiosité. La plupart des objets même si il en connaissait le nom l'intriguaient, il s'interrogeait parfois sur leur utilité. Il se sentait perdu. Revoir le visage familier du général le rassura, même si il se méfiait toujours de cet humain qui l'avait menacé à leur première rencontre.
Johnson s'était levé de sa chaise pour venir vers lui.

- Comment vont Tilia et Kenny ? demanda le militaire sans préambule.
- Bien, ils sont en sécurité. Tu dois arrêter les machines.
- C'est déjà fait, je n'avais pas ordonné ça. Je voulais attendre de voir vos dirigeants pour savoir si nous pouvions continuer. Visiblement ce n'est pas le cas.
- Non, cette terre appartient à d'autres. Le Grand Conseil souhaite te parler, confirma le hérisson.

Le général expliqua rapidement ce qu'il venait de découvrir au hérisson. Johnson espérait de tout cœur que les robots n'aient fait aucune victime et s'en informa. Selic le rassura en lui annonçant que les blessures n'étaient que légères et que les siens ne lui en tiendraient sûrement pas rigueur. Maintenant qu'il connaissait le fin mot de l'histoire, il était persuadé que très vite la situation allait s'arranger. Pourtant l'hybride n'arrivait pas à comprendre l'indiscipline de Smith, ni ses intentions. Il interrogea le général sur ce sujet.

- Je n'en ai pas la moindre idée, mais nous allons vite le savoir. Répondit celui-ci.

Le militaire appuya sur son interphone et demanda qu'on lui affrète une navette. Il allait demander directement à l'intéressé des explications sur sa conduite irresponsable. Il lui faudrait sévir. Chez Smith ce genre de prise d'initiative était récurrent et d'ordinaire cela portait ses fruits. Mais cette fois-ci, le colonel était allé trop loin, beaucoup trop loin.

- Je vais trouver Smith et lui demander des explications, ensuite tu pourras me conduire auprès de tes supérieurs. Proposa Johnson.

Il fit prévenir le colonel de son arrivée sans en préciser le motif. Il ne voulait pas laisser au soldat le temps de se trouver des excuses. Quelques minutes plus tard, ils étaient à bord d'une petite navette les amenant sur Mobius. Le général voulait aller directement voir les hybrides ensuite et ne souhaitait pas les effrayer en débarquant avec toute une escouade. Il n'y avait donc avec lui que le hérisson et le pilote.


Axel avait un caractère droit et efficace que lui conféraient ses origines asiatiques, ce qui faisait de lui un des meilleurs pilotes de sa génération. Il avait été l'un des premiers à piloter ces engins. Ces vaisseaux étaient certes maniables mais particulièrement gourmands en énergie. Axel jeta un bref coup d'œil à ses réservoirs, il avait tout juste de quoi faire l'aller-retour sur le Santa Maria, il lui faudrait demander du ravitaillement au camp pour continuer. Lorsqu'il arriva en vu du campement, il remarqua d'étranges protubérances sur les vaisseaux qu'abritait le camp. Mais cela ne le concernait en rien, il se concentra sur sa manœuvre d'approche. Le vaisseau atterrit en soulevant de grands panaches de poussières. Lorsque le général descendit, Smith était là pour l'accueillir en compagnie d'une dizaine de soldats. Seulement cet accueil n'avait rien de chaleureux. Au lieu de l'habituel garde à vous des rangs, les soldats braquaient tous leurs fusils-mitrailleurs sur les arrivants. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire Trevor s'était retrouvé menotté, de même que Selic et le pilote que l'on avait tiré de son appareil. Johnson, plus surpris qu'effrayé, mit quelques secondes à réagir, interrogeant Smith du regard. Le colonel affichait un large sourire triomphant, le regard hautain qu'il jetait sur Trevor ne présageait rien de bon. Enfin, il s'approcha du général jusqu'à suffisamment près pour lui chuchoter à l'oreille :

- J'ai gagné !
Puis tournant le dos à Johnson, il se mit à parler à ses troupes d'un ton solennel.
- Le général Johnson n'est plus apte à commander la colonie, je me vois donc dans l'obligation de le remplacer. Faisant de nouveau face à son supérieur, il poursuivit d'un ton acerbe : Vous avez trahi notre patrie en renonçant à la colonisation de cette planète. Vous connaissiez les enjeux de cette mission.
Trevor se serait cru dans un cauchemar si les bracelets d'acier ne lui faisaient pas aussi mal.
- Vous avez perdu la raison Smith ? Le colonel Smith m'a délibérément désobéi ne le suivez pas dans sa folie ! s'écria le général à l'ensemble des soldats présents.
Mais il n'obtint aucun résultat.

Benjamin avait choisi ses troupes en connaissance de cause. Les mutins les entraînèrent vers une imposante tente. Durant leur traversée du campement, Johnson se rendit compte que Smith se préparait pour de grandes manœuvres. Il régnait ici une atmosphère désagréable. Deux véhicules, de type char d'assaut, étaient vaguement dissimulés sous une toile imitant la couleur du sable et il devinait sans peine la présence de caisses d'armes qui devaient se trouver sous les différentes tentes. On les conduisit jusqu'à la plus grande d'entre elles, celle qui servait jadis de laboratoire. Le matériel de recherche avait disparu laissant la place à des radars longue portée. Un véritable poste de commandement avait été installé. Il n'y avait que deux personnes. Le jeune aspirant à la tignasse brune se leva aussitôt qu'il aperçut le général et esquissa un salut avant de stopper brutalement son geste en apercevant les menottes et les gardes qui encadraient l'officier. À ses côtés, Arim également s'était levé, prêt à dégainer son épée lorsqu'il avait vu le hérisson. Les hybrides commencèrent à se disputer mais Smith y mit rapidement un terme en ordonnant d'évacuer Selic et le pilote dans une autre tente.

- Nous allons attaquer les hybrides de l'autre continent, et ainsi permettre à nos nouveaux amis de retrouver leur terre et à nous de poursuivre tranquillement notre mission. Vous voyez Général, je me suis acquitté de la mienne « lier un contact avec les hybrides ». Ils sont prêts à nous aider ! S'exclama le colonel en s'asseyant derrière une simple table qui faisait office de bureau.
- Vous ne pouvez pas, murmura le général.
Il avait l'impression que Smith avait sombré dans la folie.
- Si je le peux, je le dois ! Pour la survie de notre peuple, pour venir en aide aux loups. Il y a de multiples raisons. Expliqua calmement Benjamin avant d'ordonner à ses hommes d'emmener leur prisonnier rejoindre les autres.
- Ce hérisson doit mourir, il est responsable de la mort de mon frère ! s'exclama Arim en avançant d'un pas décidé vers l'extérieur de la tente.
- Ça viendra ne t'inquiète pas, mais pour le moment nous devons finir de planifier l'attaque de la Forêt Enfouie ! C'est ainsi que tu appelles cette région ?

Sans quitter des yeux la sortie par où avait disparu Selic, Arim affirma de la tête, puis se réinstalla à la table sur laquelle une carte de la planète était étalée.
Smith se retourna vers Thomas qui avait suivi la scène dans un état second.
- Contactez le Santa Maria. Je dois leur annoncer le décès du général et la déclaration de guerre des hybrides, ordonna-t-il.
Thomas était tétanisé, il n'arrivait pas à croire ce qui venait de se passer sous ses yeux mais l'injonction de Smith l'avait violement ressaisi.
- Mort ? répéta-t-il.

Tout se mettait en place dans son esprit. Toutes ces missives, demandant de rassembler du matériel militaire depuis des semaines, l'armement des navettes, le choix des hommes qui l'accompagnait. Smith avait planifié cette opération de mutinerie depuis bien longtemps. Thomas ne comprenait pas comment il avait pu passer à côté d'une telle évidence. Sa hâte de voir le Nouveau Monde l'avait-elle à ce point aveuglé ? Maintenant qu'il savait tout, il lui fallait réagir, sans éveiller les soupçons. Si Smith était prêt à tuer de sang froid son supérieur qu'en serait-il de lui, simple aide de camp ? Le jeune homme cherchait une solution pour ce sortir de cette impasse. Il lui fallait gagner du temps et avant tout libérer le général. Thomas esquissa un rapide salut et s'installa au poste des communications. Profitant que Smith était occupé avec le loup, il arracha un fusible de l'appareil et l'écrasa au sol.

- Colonel le fusible est mort ! S'exclama-t-il soudain.
- Et bien allez en chercher un autre dans la réserve, répondit le soldat en soupirant.
Thomas sortit rapidement de la tente mais ne prit pas la direction de la réserve. D'un pas assuré mais le cœur battant la chamade, il rejoignit la tente où avaient été enfermés les trois prisonniers. La seule qui était gardée par deux soldats discutant tranquillement en fumant. Le jeune aspirant se planta devant eux se raidissant légèrement :

- Le colonel veut voir l'hybride ! S'exclama-t-il en priant pour que cela ait l'air convainquant.
Les deux militaires échangèrent un regard amusé.
- Tu vas y arriver tout seul ? Se moqua l'un d'eux.
- Oui bien sûr Monsieur ! s'exclama Thomas, ce qui déclencha un éclat de rire de la part des deux hommes.

Ils s'écartèrent pour le laisser entrer dans la tente. Le jeune homme posa un doigt sur sa bouche tandis que le pan de toile se refermait plongeant l'intérieur dans la demi obscurité. Les prisonniers étaient attachés au pilier central de la tente. Dehors les rires continuaient mais Thomas n'y prêta aucune attention, ils riraient moins lorsqu'ils s'apercevraient de leur erreur. Sans faire un bruit, il s'approcha du général.
- Smith veut vous tuer, je vous jure que je n'étais pas au courant de ses intentions.
Johnson fixa intensément le regard noisette du jeune garçon comme pour sonder sa sincérité. Il était prêt à le croire, il avait été le seul à être surpris de le voir aux arrêts.
Thomas s'attaqua directement aux entraves qui retenaient l'officier. Finalement ses années d'errance dans les citées lui étaient enfin utiles. La serrure des menottes présentait beaucoup de similitude avec celles des cadenas qu'on utilisait pour les scooters. Il n'en était pas particulièrement fier, mais il était passé maître en l'art de crocheter ces serrures. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, les anneaux d'acier s'ouvraient, libérant l'officier. Johnson remercia du regard l'aspirant en se massant les poignets. De son côté, Thomas s'attaquait aux menottes du pilote. Johnson s'était placé à l'entrée de la tente sur le côté et fit signe à Axel de faire de même lorsque celui-ci fut libéré à son tour. Tandis que Thomas s'affairait auprès de Selic, Johnson lui fit un signe. Le garçon hocha la tête et se redressa, en tenant le hérisson par le bras. Selic était un peu perdu, ne comprenant pas les signes que s'envoyaient les humains. Mais il était maintenant libre de ses mouvements et attendit de voir la suite des événements.

- Et les gars venez m'aider ! s'écria soudain Thomas à la grande surprise du hérisson.
L'un des soldats entra se retenant difficilement de rire.
- Qu'est ce qui t'arrive ? T'es pas capable de…

Le garde n'eut pas le loisir de finir sa phrase, Johnson l'avait assommé. Son collègue ne tarda pas à subir le même sort et ils se retrouvèrent tous deux bâillonnés et attachés à la place des prisonniers. Le général récupéra les armes des soldats dont un couteau qui lui servit à découper la toile à l'arrière de la tente. Cachés derrière un repli de la toile, les trois hommes et le Mobien observèrent les environs. A une centaine de mètres d'eux était stationnée leur navette, mais elle était située en terrain découvert, il n'y avait aucune chance qu'ils puissent l'atteindre sans se faire remarquer. Thomas n'avait pas établi son plan pour plus loin. Délivrer le général avait été sa seule priorité, maintenant il s'en remettait entièrement à l'officier pour les sortir d'ici. De plus, ils n'avaient que peu de temps avant qu'on ne remarque la disparition des deux gardes.

Johnson voulait détourner l'attention des soldats pour rejoindre la navette. Lorsqu'il expliqua cela aux autres, Selic se proposa pour faire une diversion et avant que les humains aient pu objecter, le hérisson était déjà parti. Il se faufila entre les caisses, sa petite taille aidant, jusqu'à l'opposé des navettes où les hommes le virent disparaître dans la tente qui servait de réserve. Ils n'eurent pas à attendre longtemps pour entendre des bruits de casses, tous les soldats présents se retournèrent vers l'origine du vacarme et se précipitèrent vers la tente, arme au poing. Johnson n'attendit pas plus longtemps, ils se précipitèrent vers la navette. Thomas fut le premier à l'atteindre, déclenchant l'ouverture de la soute, il se précipita à l'intérieur. Les deux gardes qui surveillaient la navette, furent surpris de voir débarquer l'aide de camps de Smith essoufflé comme si il avait le diable aux trousses. Thomas ne leur laissa pas le temps de réfléchir. D'un uppercut il assomma le premier, mais le second, en soldat aguerri, avait déjà dégainé son arme qu'il braquait sur le jeune homme. Une détonation résonna dans la navette. Par réflexe, Thomas avait fermé les yeux pour ne pas voir la balle meurtrière le transpercer. Pourtant au bout de quelques secondes, ne sentant aucune douleur, il les rouvrit. Le garde gisait au sol, face contre terre, une tache rouge grandissante sur son dos. Le garçon se retourna pour constater que le pilote l'avait rejoint, le canon de son pistolet fumant encore. Les deux jeunes gens s'échangèrent un regard, puis se tournèrent vers l'entrée lorsque des coups de feux résonnèrent à l'extérieur. Johnson ne les avait pas encore rejoints, il était caché derrière une caisse en compagnie du hérisson. Ils subissaient un tir nourri de la part des soldats face à eux, parmi lesquels, le colonel. Smith avait un fusil à lunette entre les mains. Thomas ne s'était jamais servi d'une arme à feu en dehors du centre de tirs mais ce fut sans hésiter qu'il dégaina son Beretta et fit feu sur les soldats. Il n'espérait pas les toucher, juste offrir au général et au hérisson un tir de couverture leur permettant de les rejoindre. Johnson se leva légèrement de sa cachette et tira plusieurs coups pour permettre au hérisson de rejoindre la navette. Sitôt que Selic fut à l'abri, il se précipita à son tour. Il avait presque atteint la rampe d'accès lorsqu'il s'effondra subitement face contre terre. Le fin filet de sang s'échappant de sa nuque ne laissait aucun doute. Thomas vécut la scène au ralenti, comme dans un cauchemar. Ce n'était pas possible, il y était presque. N'écoutant que son cœur, le garçon allait se précipiter vers l'officier mais Axel le reteint par le bras, l'obligeant à rester à couvert. Dehors les tirs n'avaient pas cessé.
- C'est trop tard ! affirma le pilote en déclenchant la fermeture du sas.


Laissant le jeune homme à l'arrière, Axel s'installa aux commandes, ils n'étaient pas encore sortis du pétrin. Il leur fallait regagner le Santa Maria au plus vite. Les tirs à l'extérieur avaient redoublé mais le pilote était certain que quelques balles n'endommageraient pas la carlingue. Elle était blindée de façon à pouvoir entrer et sortir de l'atmosphère épaisse de Mobius. Il lança les moteurs à pleine puissance et décolla immédiatement. D'une main experte, il fit grimper l'appareil le plus rapidement possible. Dans la soute, Thomas était effondré. Toutes les émotions de la journée lui retombaient dessus soudainement maintenant que l'adrénaline due à l'action s'était dissipée. Il tremblait devant l'ampleur des événements. Il ne parvenait pas encore à réaliser la mort du général, pourtant il n'y avait aucun doute. Assis dans un coin de la soute, il s'était pris la tête à deux mains et ruminait l'échec de la mission qu'il s'était attribué. Enfin reprenant un peu ses esprits, le jeune homme se dirigea vers le cockpit en compagnie du hérisson.
Selic avait également un peu de mal à réaliser la situation. Il se rendait soudain compte que les humains n'étaient pas tous aussi pacifiques qu'il l'avait cru. Et maintenant que Johnson était mort, plus personne ne pouvait intercéder en sa faveur. Il en était persuadé. Alors qu'ils arrivaient dans la cabine de pilotage, le vaisseau fit une violente embardée qui les projeta contre la paroi. En jurant, Thomas s'installa sur un siège et boucla sa ceinture en intimant à l'hybride de faire de même.

- Il nous tire dessus ! Accrochez vous ! expliqua simplement Axel qui ne quittait pas des yeux le radar.

Deux petits points brillants se rapprochaient rapidement du centre de l'écran. Une voix grésilla dans le haut-parleur leur ordonnant de se rendre immédiatement. Thomas allait leur répondre, de façon peu polie, lorsqu'une balle détruisit l'émetteur. Dans l'encadrement de la porte menant aux soutes se tenait le garde que Thomas avait assommé. La lèvre fendue, il se tenait d'une main au chambranle de la porte et de l'autre, il braquait son arme vers le pilote.

- On va gentiment se poser ! ordonna-t-il à Axel.

Le garde s'était lentement avancé vers Thomas en passant près du hérisson sans le voir. Selic en profita pour se détacher et assener un coup de pied dans les genoux de l'humain. En hurlant, celui-ci se retrouva à genoux. Ses doigts se contractèrent et deux détonations résonnèrent dans le cockpit, faisant un vacarme infernal. La première balle se ficha dans le tableau de bord qui se mit à cracher des étincelles peu rassurantes. Axel tenta malgré tout de garder le contrôle mais ne put empêcher l'appareil de piquer soudain du nez. Ce qui aida largement le garde à repousser Selic déséquilibré. Alors qu'il allait définitivement se débarrasser du hérisson, le soldat s'écroula. La seconde balle, tel un boomerang, après avoir ricoché contre la vitre blindée, s'était fichée entre les deux yeux du tireur.

Axel tentait désespérément de garder le contrôle. Le tir avait grandement endommagé la navette et dehors ses poursuivants n'arrangeaient pas les choses. De plus, le vaisseau plongeait dans une nappe de brouillard dense cachant le sol.


Deux des nouvelles navettes avaient été lancées à leur poursuite. Les ordres étaient parfaitement clairs : il ne devait y avoir aucun survivant. Justin qui pilotait l'une d'elles avait quand même tenté de récupérer l'appareil en lançant un message. Mais il n'avait obtenu aucune réponse cela ne l'étonnait pas. Il n'en attendait pas vraiment. Il avait réussi à les toucher par deux fois. Ce nouveau modèle de navette, amélioré par la Robcorp, était un bijou de maniabilité. Un seul pilote pouvait se charger de la navigation et du tir en même temps, presque aussi facilement que sur un avion de chasse. Mais la navette était plus lente et bien plus encombrante. De plus, Justin ne s'était pas encore familiarisé avec toutes les commandes. L'autre vaisseau venait à son tour de faire mouche et la navette des fuyards partait en vrille vers le sol. Elle plongea si vite que le pilote la perdit des yeux. En jurant, il appuya sur le manche pour les rattraper tout en regardant le radar. Mais à sa grande surprise, le radar semblait devenir fou. Il venait d'entrer dans un brouillard magnétique qui perturbait ses instruments. L'altimètre était devenu fou, lui indiquant des mesures sans queue ni tête.

- Reste à distance ! ordonna-t-il au second pilote.

Il n'était pas certain de pouvoir repérer les fugitifs, s'ils sortaient du brouillard magnétique. Il se fia à sa vue pour piloter puisque ses instruments déliraient. Lorsqu'il sortit de la nappe de nuage, il fut surpris de se trouver si près du sol. Il redressa à temps pour éviter de percuter le sommet des arbres de la forêt qu'il survolait. Par contre, il n'eut aucun mal à repérer la fumée noire qui s'échappait d'entre les arbres. Avec un sourire, il lança un message à son collègue.

- Ils se sont crachés, je vais vérifier s'il y a des survivants.

Refaisant un passage, il tenta de plonger entre les arbres mais dut y renoncer bien vite. La forêt était si dense qu'il était impossible de faire passer la navette entre les arbres. Justin fit un passage juste au dessus de l'épave. Elle était tellement enfoncée dans la végétation qu'il ne l'aperçut même pas. Le soldat prit note de la position de la carcasse et repris de l'altitude.

- Impossible de se poser, il faudra envoyer une équipe au sol ! Informa-t-il.
- Bien reçu ! Je préviens le Colonel, confirma le second pilote.
En formation, ils reprirent le chemin du retour.


Benjamin lorsqu'il reçut le rapport de ses pilotes afficha un sourire ravi. Certes tout ne se passait pas comme prévu mais finalement la présence du hérisson et l'évasion des prisonniers lui avait fourni le meilleur des prétextes. Il se retourna vers le loup bleu qui ne cessait de tourner en rond depuis l'évasion.

- Ton frère est vengé ! s'exclama le colonel en coupant la communication. Le vaisseau des fuyards s'est encrassé dans la forêt.
- Je n'en serais certain que lorsque j'aurai vu son cadavre ! répliqua Arim.
- Ce sera fait rapidement, confirma l'officier.

Il lança rapidement quelques ordres, il fallait préparer le départ de ses troupes pour le continent principal. Puis il se dirigea vers le poste de communication et dut faire de gros efforts pour prendre une mine attristée en s'adressant aux terriens en orbites.



À bord du Santa Maria, tous avaient les yeux rivés sur les écrans géants ou leurs postes personnels. Tout le monde était consterné. Smith venait de leur apprendre le meurtre du Général.

- Cette tragédie nous affecte tous, mais un tel crime ne doit pas rester impuni. Nous savons les hybrides responsables mais un clan nous a rejoint dans notre lutte. Les loups voient leurs droits bafoués depuis des générations. Ils sont prêts à se battre à nos côtés contre les dirigeants de cette planète pour rétablir la justice sur ce nouveau monde. Des traîtres, que j'ai honte d'appeler des hommes, ont aidé l'assassin, Selic, à s'enfuir. Heureusement leur vaisseau a été abattu. Mais cela ne doit pas nous faire oublier qu'il y en a d'autres. Nous sommes toujours sans nouvelles des docteurs Shinzen et Kahn. Ils sont tous deux, pour le moment, portés disparus. Mais j'ai peu d'espoir de les revoir en vie alors qu'ils étaient partis avec l'assassin. Dans le cas contraire, il faudrait supposer qu'ils sont prisonniers ou pire : passés à l'ennemi.
Je suis au regret de vous annoncer que le Santa Maria est désormais sous loi martiale. Toutes personnes en condition d'âge et de santé sont priées de se faire connaître pour recevoir leurs équipements et leurs affectations. Aucun vol civil n'est autorisé jusqu'à nouvel ordre. Nous nous devons de lutter pour nous, nos nouveaux alliés, et pour les générations futures qui peupleront un jour cette planète.

L'écran redevint noir, cette nouvelle avait bouleversé les colons. Et très vite, des discussions emportées prirent la place du silence qui s'était installé. Les avis étaient partagés, la grande majorité des colons était prête à suivre aveuglément le colonel. Ils trouvaient sa démarche normale et logique. De plus, l'attente depuis plusieurs mois de pouvoir débarquer pesait à beaucoup. Les gens étaient persuadés qu'ils devaient aux hybrides l'interdiction de débarquer sur la terre ferme et l'obligation de vivre sous la lumière artificielle et l'air conditionné du Santa Maria.
D'autres étaient sceptiques, ceux qui avaient suivi avec attention les travaux de Shinzen, ou personnellement connu Selic ne parvenaient pas à croire à cette histoire. C'était le cas de Julianne et Jordan qui avaient suivi le discours dans leur laboratoire.

- C'est impossible ! affirma la jeune femme. Il a dû se tromper !
- Après tout, on ne sait rien des hybrides, suggéra l'africain en haussant les épaules.
La jeune femme fixa son collègue droit dans les yeux, cherchant à savoir s'il était sérieux.
- Jamais ! affirma-t-elle. Ils sont pacifiques, j'en suis persuadée.
- Calme, je suis d'accord avec ça, mais les loups, eux, ne semblent pas si pacifiques. Argumenta Jordan.

Il avait coiffé ses cheveux en tresses serrées qui dessinaient des motifs sur son crâne. Cela lui donnait une apparence plus jeune, d'autant plus que ses vêtements bariolés à peine cachés par sa blouse blanche ne correspondaient pas à son âge.
- Je ne crois pas un mot des bobards de Smith, reprit le chimiste en allumant une cigarette roulée. Et je compte bien tirer cette histoire au clair. Je saurais ce qu'il est vraiment arrivé à Kenny et Tilia. T'es partante ?
Julianne affirma de la tête. Mais que pouvaient-ils faire ? Ils n'avaient plus aucune possibilité de retourner sur la planète et il y avait le recrutement obligatoire.
- Comment les retrouver ? demanda-t-elle.
L'africain haussa les épaules.
- Pour le moment on attend de voir, dit-il en se remettant à son travail.

Julianne était bien plus inquiète qu'elle ne voulait le montrer. Elle se sentait responsable de la disparition des deux chercheurs puisqu'elle avait convaincu le général de les laisser partir. De plus des sentiments partagés la submergeaient concernant Kenny. Elle ne parvenait pas à savoir si elle le considérait comme un ami proche ou plus que cela.

A l'autre bout du vaisseau, Junior avait également suivi le discours. Il n'en revenait pas. Kenny mort, prisonnier ou un traître complice d'un meurtrier ? C'était impossible. Junior était persuadé que cette dernière hypothèse était fausse. Kenny n'était déjà pas capable de disséquer une grenouille en cours de bio alors l'imaginer tuant un homme de sang froid semblait complètement absurde au rouquin. Mort ? Junior sentit sa gorge se serrer, il ne l'acceptait pas. Il refusait de le perdre lui aussi. Prisonnier ? Cela lui paraissait logique, c'était la seule solution envisageable. Le jeune chercheur émettait déjà des hypothèses sur la façon de le délivrer.
Un nouvel appel le sortit de ses pensées sombres. Lorsque l'écran s'alluma le visage du colonel Smith apparut et Junior songea immédiatement à un démenti. Mais il se rendit rapidement compte que l'officier s'adressait à lui sur un canal privé.

- Nous avons grand besoin de vos talents docteur. Je compte remporter cette guerre contre les hybrides et il nous faut de nouveaux équipements plus efficaces sur ce terrain.
Junior mit quelques secondes à comprendre où voulait en venir le soldat. Les robots et les armes n'étaient pas sa priorité du moment.
- Je viens de voir votre allocution, je suis à votre disposition. Je voulais savoir, Kenny… Le docteur Shinzen est porté disparu ?
Ce n'était pas une question. Smith le compris immédiatement. La phrase était chargée d'inquiétude et d'angoisse. Le colonel en fin tacticien sauta sur l'occasion de se faire un allier de poids.
- Nous sommes sans nouvelles d'eux depuis plusieurs semaines, mais ils étaient partis avec l'hybride qui a assassiné le général. Je n'ai pas beaucoup d'espoir de les revoir en vie. Vous connaissiez Shinzen ?
- Oui nous sommes… murmura le rouquin.
Le reste de sa phrase resta bloquée par une soudaine boule d'angoisse dans sa poitrine.
- Je suis désolé ! affirma le soldat avant de couper la communication.

Junior se sentit soudain seul, écrasé par un poids qu'il ne savait définir. Il ne voulait pas le croire. Kenny ne pouvait pas mourir aussi facilement. Il n'avait pas le droit de le laisser seul.
La tristesse fit place à la colère, une colère sourde envers les hybrides qui lui avaient pris son meilleur ami.

- Vous pouvez compter sur mon aide colonel ! murmura-t-il même si celui ci ne pouvait plus l'entendre.
Revenir en haut Aller en bas
http://esprit-libre.urtopic.com/index.php
Hunter
Chef bien aimé du groupe Oméga ! o/
Chef bien aimé du groupe Oméga ! o/
Hunter


Messages : 385
Date d'inscription : 16/06/2009
Age : 31
Localisation : Bureau Omega. ~~

Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse]   Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 EmptySam 5 Déc - 14:10

(Désolé de venir squatter ici, mais c'est pour la bonne cause .o.)

Je passe dans le coin pour dire que ... Oui, bon, ta fic est géniale, toussa. Mais c'est pas que pour ça. C'est plutôt un message adressé à ceux qui lisent la fic ici mais qui ont un compte sur PSo. Actuellement, cette fic peut accéder au Best Of, mais j'aimerais avoir l'avis des lecteurs avant de faire une connerie. Je vous enjoins donc à venir poster votre avis général ici.

Merci d'avance et encore désolé pour le squat.
Revenir en haut Aller en bas
https://school-project.forumgaming.fr
Venioc

Venioc


Messages : 121
Date d'inscription : 17/06/2009

Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse]   Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 EmptyMer 23 Déc - 22:08

Citation :
C'est plutôt un message adressé à ceux qui lisent la fic ici mais qui ont un compte sur PSo.
Haha !!

Je savais bien que poster ici était pas une bonne idée. ^^ Bon il y a quelque chose d'humiliant et vexant à être obligée de réclamer un commentaire pour éviter le quadruple post. Hum je ne posterais donc plus ici, si quelqu'un veut la suite de ce navet, il peut le lire sur PSo ou sur DA. Au moins là-bas je peux poster un chapitre entier et je suis pas sujette aux multiples posts ni aux quémandes de commentaires.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse]   Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse] - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Origine, l'histoire de Mobius. [Genèse]
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» Alternate Mobius, les caprices du multivers

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
School Project ! :: Hors Rp :: Fanzone :: Fan Fics-
Sauter vers: